Fernando Pessoa
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Fernando Pessoa, un des noms majeurs de la littérature portugaise, mort des suites de son alcoolisme, a la particularité d'être un écrivain à la fois anglophone, car il a grandi en Afrique du Sud et lusophone. Son oeuvre, en partie écrite sous des hétéronymes, a connu en France la consécration de la Pléiade.

Fernando Pessoa voit le jour à Lisbonne en 1888 mais grandit en Afrique du Sud où sa mère veuve l'emmène après son remariage avec le consul du Portugal à Durban. Il reçoit donc une éducation anglophone et écrit ses premières pièces de théâtre, inspirées par son amour de Shakespeare, en anglais. Il redécouvre le Portugal pour ses études à 17 ans mais sa participation aux grèves à la suite du coup d'état de 1907 le fait exclure de l'université. La tentative d'investir l'héritage de sa grand-mère dans sa propre maison d'édition tourne au fiasco et il se fait alors traducteur commercial, métier qu'il gardera toute sa vie et qui lui assurera un revenu de base. Il écrit sans relâche, pièces de théâtre et poèmes mais ne trouve pas d'éditeur. Il se fait un nom comme critique littéraire dans diverses revues : ce sont ses premiers écrits en portugais. A la suite d'une transe au cours de laquelle il voit surgir des doubles en lui, qu'il appelle Alberto Caeiro, Ricardo Reis et Antonio de Campos, il commence Bernardo Suares. Le livre de l'intranquillité et se veut le pionnier d'une révolution culturelle portugaise. Il crée la revue Orpheu en 1919, avec des jeunes gens qui rentrent d'exil en France où ils ont découvert le surréalisme. La revue choque beaucoup et ne dure que deux numéros. Pessoa continue à explorer, dans l'une ou l'autre langue, ésotérisme, érotisme, nationalisme teinté de mysticisme. Lui qui a défendu, dans un texte qu'il a regretté ensuite, la dictature militaire de 1927, combat le régime de Salazar et refuse de recevoir un prix de ses mains. A sa mort, causée par l'abus d'alcool, en 1935, on découvre plus de 20000 manuscrits inédits dans une malle. Ils seront publiés peu à peu, Le livre de l'intranquillité en 1982 seulement et le Faust en 1988