Henri Brémond

Henri Brémond, d'une vieille famille aixoise, a suivi deux de ses frères ainés au noviciat jésuite réfugié en Angleterre, car les jésuites avaient été expulsés de France deux ans plus tôt, en 1880. C'est pour lui l'opportunité de découvrir la langue et la littérature anglaise. Ordonné en 1892, il enseigne dans différents collèges de province, à Villefranche-sur-Saône en particulier, où il remarque "un petit génie pétillant d'intelligence", Pierre Teilhard de Chardin. Il collabore très vite à la revue jésuite Etudes et publie ses premiers livres au début des années 1900, L'inquiétude religieuse, Ames religieuses, un essai sur Thomas More. Son indépendance d'esprit le pousse à quitter son ordre en 1904, mais il reste prêtre dans le diocèse d'Aix. Il se lance dans l'étude du sentiment religieux avec une Apologie pour Fénelon, prélude à son grand oeuvre inachevé, Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion jusqu'à nos jours. Epris de poésie, il montre à travers plusieurs essais, Pour le romantisme, La poésie pure, Prière et poésie, son affinité avec la prière. Il est l'un des grands critiques littéraires de son époque, au même titre que Brunetière, Emile Faguet ou Albert Thibaudet. Il est élu à l'Académie Française en 1923. Ses relations avec l'Eglise ne cessent de se dégrader au point d'être suspendu par les autorités religieuses. A sa mort en 1933, il laisse un corpus d'une trentaine de livres, dont sa correspondance avec Maurice Blondel.