Anne Nivat, fille d'un historien spécialiste de la Russie, a choisi une voie différente, le journalisme et passé des années en URSS puis en Russie comme correspondante de grands organes de presse. Elle est allée sur le terrain, parfois clandestinement, en Tchétchénie ou en Afghanistan et a rapporté des livres saisissants.
Anne Nivat est la fille de Georges Nivat, agrégé de russe, expulsé d'URSS en 1960 quand il y était assistant à l'université de Moscou, traducteur de Soljénitsyne. Elle s'est donc tout naturellement intéressée au pays mais a choisi une voie différente, Sciences-Po où elle a obtenu un doctorat et le journalisme. Elle a été correspondante à Moscou de différents journaux, Libération, Ouest France ou Le Nouvel Observateur et a vécu sur place la Perestroïka. C'est le sujet de son premier livre, publié en 1997, Quand les médias russes ont pris la parole : de la glasnost à la liberté d'expression, 1985-1995. Entrée clandestinement dans la région, elle a couvert la guerre en Tchétchénie et a reçu le prix Albert Londres pour Chienne de guerre : une femme reporter en Tchétchénie. Elle a utilisé les mêmes méthodes en Afghanistan, fondue parmi les populations locales et habillée comme elles. Lendemains de guerre en Afghanistan et en Irak a obtenu le prix littéraire de l'armée de terre. Elle est actuellement envoyée spéciale du Point à Moscou. Son dernier livre est plus historique que journalistique puisqu'elle a étudié La république juive de Staline, le Birobidjan créé par Staline à la frontière chinoise en 1934 avec le yiddish comme langue officielle, qui aujourd'hui encore garde une forte empreinte juive.