Allégresse du parasite

Ce que dit l'éditeur

Allégresse du parasite

La notion de l'heure m'échappe. De toute évidence je ne l'ennuie pas. Elle pose très peu de questions. Depuis combien de temps sommes-nous ensemble ? Elle possède un art particulier d'orienter la conversation qui lui permet d'obtenir les renseignements quelle désire sans passer par des interrogations directes. C'est de la sorte qu'elle apprend que je vis seul, suis célibataire, que j'ai bourlingué ces dernières années, que je vis à présent dans cette ville, sans véritables connaissances, sans famille, sans emploi - et c'est alors qu'elle me demande : « Mais comment faites-vous pour vivre ? »

Je lui dis que je me fais entretenir. Je n'hésite pas à utiliser le mot : parasite. Parasite je suis. Elle éclate de rire. « Parasite, s'éclaire-t-elle, mais c'est très bien, très très bien ! » Cette soudaine gaieté franche lui fait une bouche adorable.