Revue française d'administration publique, n° 148. L'évaluation des politiques publiques : état(s) de l'art et controverses. Evaluating public policies : latest developments and controversies

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Revue française d'administration publique

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L'évaluation des politiques publiques : état(s) de l'art et controverses

Après une apparente éclipse, l'évaluation des politiques publiques est revenue en force dans le discours public depuis 2007. Comment interpréter ce regain d'intérêt ? La réforme constitutionnelle de 2008, les initiatives gouvernementales successives avec la Révision générale des politiques publiques (RGPP) puis la Modernisation de l'action publique (MAP), la discussion scientifique sur les méthodes d'évaluation des impacts engendrent-t-elles un véritable renouveau de l'évaluation en France ? Ce dossier de la Revue française d'administration publique s'appuie sur les travaux des XI^es « journées françaises de l'évaluation », qui se sont tenues en juin 2013 à Grenoble. Leur programme visait à faire le point sur les diverses manières dont l'évaluation se pratique et innove aujourd'hui et quelles sont les controverses dont elle fait l'objet.

Alternant articles de fond sur l'évaluation en France, témoignages sur les pratiques, et points de vue réflexifs, ce dossier décrit les enjeux actuels de l'évaluation en France. Vingt ans de pratiques ont permis de stabiliser quelques éléments d'une culture de l'évaluation et laissent entrevoir les prémices d'une professionnalisation. Mais la capitalisation des connaissances tirées des évaluations menées reste en deçà de ce qu'elle pourrait être, l'interdisciplinarité nécessaire à l'évaluation restant un frein à la mobilisation de la recherche.

Des regards critiques, notamment sur l'usage de la mesure, et sur le lien délicat entre évaluation individuelle et évaluation collective, soulignent la nécessité, et la difficulté, d'articuler le modèle de décision rationnelle qui sous-tend l'ambition « positiviste » de l'évaluation, et sa dimension « réflexive », qui fait droit à la complexité, au caractère mouvant des objectifs et à l'autonomie des acteurs. Des pistes de recherche sont ouvertes sur de nouveaux critères d'analyse de l'action publique, comme celui du « non-recours » aux dispositifs, ou la notion de bien-être, objectif ultime et implicite de l'action publique.

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