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Ce que dit l'éditeur

[L']ère de la domination de l'Etat-nation et de la culture nationale est finie. Nous naviguons aujourd'hui dans des eaux inexplorées, à essayer de trouver suffisamment de stabilité pour réaliser nos rêves, ce qui s'appelle «vivre sa vie de l'intérieur» et qui est le rêve de tout le monde. Vivre sa vie en soi, sans le moindre statut, sans la moindre religion. Ce qui signifie également que nous devons garder des attaches, des lieux, des choses auxquelles nous puissions nous identifier, sans qu'il s'agisse pour autant d'une identité solide. Vivre avec la «différence», apprendre à vivre avec l'ouverture et l'incertitude, avec la non-fermeture et la non-finalité, vivre sa vie comme un texte ouvert, comme un entretien infini... Ce sont quasiment de nouvelles aptitudes humaines, comme si nous avions été rendus inaptes par trois à quatre siècles d'eurocentrisme, deux siècles de rationalisme des Lumières, cent ans d'impérialisme triomphant, conduits à vivre les uns avec les autres, en tant que les autres.

[T]he era dominated by the nation-state and national cultures is finished. Now we are in uncharted waters of trying to find enough stability to realise our dreams, to live our lives from the inside. Which is the dream of everybody. To live, you live from inside yourself, not as it is given by your status or religion. Which means that we have to have attachments, places or things we can identify with, but not necessarily one consolidated identity. Living with "difference" learning to live with the openness and uncertainty, with non-closure, non-finality, and to live life as an open text. These are almost new human skills, it is almost as if we were untrained by 300 or 400 years of Eurocentrism, and 200 years of Enlightenment rationalism, and 100 years of high imperialism, untrained to live with the others, as others.

Stuart Hall