Intérim et CDD : parcours, usages, enjeux

Ce que dit l'éditeur

Les embauches à durée limitée - sur contrat à durée déterminée ou en intérim - se sont considérablement accrues. Elles progressent tant en termes de nombre d'entreprises utilisatrices que de part dans les contrats proposés aux salariés. Elles concernent une population plus féminine que la moyenne, plus jeune, moins diplômée et moins qualifiée.

Toutefois, d'une décennie à l'autre, le vieillissement de cette population est plus marqué que pour l'ensemble des salariés et son niveau d'études s'est davantage élevé. CDD et intérim servent pour une part de passerelles vers des embauches fermes, mais le maintien hors de la sphère des emplois stables est moins fréquent pour les salariés les moins armés sur le marché du travail, et notamment ceux qui sont dépourvus de diplôme.

Les entreprises utilisent les embauches à durée limitée, plus souples à gérer, comme moyen d'ajustement rapide des effectifs à la conjoncture. Ce sont généralement les entreprises les plus créatrices d'emplois, y compris d'emplois stables, qui ont le plus recours aux emplois à durée limitée. Leur usage comme période d'essai s'est aussi répandu bien que la législation ne l'ait pas prévu. L'usage des CDD fait rarement l'objet d'une régulation sociale au sein de l'entreprise, les représentants des salariés n'ayant guère d'influence sur la nature des embauches. Les politiques publiques d'emploi ne sont pas étrangères à leur essor, puisque pour un tiers d'entre eux, les CDD sont assortis d'une aide de l'Etat. Les accords conclus dans le cadre de la réduction du temps de travail semblent en revanche avoir eu pour effet de limiter le recours à ces contrats.