Cahiers de mémoire, Kigali, 2019

Ce que dit l'éditeur

« En 1994, la parole a tué au Rwanda ». Les symptômes traumatiques sont aussitôt apparus, frappant souvent en premier lieu la parole - aphasie, balbutiements, irruption incontrôlée de sons. Ils ont persisté pendant de longs mois, voire des années. Ce dont ils témoignaient s'insère aujourd'hui dans le récit que délivrent les survivants pour comprendre et transmettre leur histoire, l'histoire du génocide. Les rescapés du génocide des Tutsi reprennent ici le fil de leurs souvenirs et laissent surgir cette histoire en participant à l'expérience inédite de l'atelier de mémoire. La parole s'étaye sur la mémoire et reconstruit leur vie, elle réinscrit l'horreur dans une chronologie et une spatialisation que la logique traumatique avait détruites.