Cahiers de Malagar, n° 24. L'autre

Ce que dit l'éditeur

Cahiers de Malagar XXIV

L'Autre

Cette dernière année, les commentateurs ne cessent de mettre en avant la montée de l'intolérance, la radicalisation des discours racistes ou antisémites, la place prise par l'individualisme au détriment de ce qui « fait société », tout cela sur fond de crise économique et sociale. Et les résultats des dernières élections municipales et européennes ont enregistré un taux d'abstention record, avec une progression du principal parti d'extrême-droite, comme si la population doutait désormais de l'efficacité des politiques publiques traditionnelles.

Quand on pense que « tout va mal », la tentation est grande d'en imputer la responsabilité à l'Autre (au choix : le conjoint, le voisin, l'étranger, le riche, l'assisté...) et d'en faire un bouc émissaire, vite remplacé par un autre !

L'ambition de ce numéro des Cahiers de Malagar est de nous aider à réfléchir à la place que nous sommes prêts à reconnaître à l'Autre, y compris à cet autre enfoui en nous-même. Pour cela, des « sociétaires » de Malagar, l'historienne Anne-Marie Cocula, le littéraire Pier Luigi Pinelli, le dominicain Joël Boudaroua, mais aussi de nouveaux invités, Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, Alain Veinstein et Metin Arditi, écrivains, Guy Kantor, professeur de médecine, nous proposent leurs réflexions.

Sans oublier une table ronde animée par Éric Fottorino, « La France fait-elle encore rêver l'Autre ? », qui donne la parole à trois intellectuels étrangers : le réalisateur franco-roumain Radu Mihaileanu, le journaliste britannique Alan Riding et l'écrivain suisse Metin Arditi, envoyé spécial de l'Unesco pour le dialogue interculturel.