L'interface France-Iran 1907-1938 : une diplomatie voilée
Mariam Habibi
Versailles, Pontoise, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurDurant la période 1907-1938, la question persane a été le reflet et l'instrument de la politique étrangère de la France. Une approche traditionnelle aurait mis l'accent sur la prédominance des intérêts économiques dans les relations entre une grande puissance telle que la France et un pays sous-développé comme l'Iran. L'analyse minutieuse de Mariam Habibi, fondée sur un dépouillement des archives françaises, démontre à l'inverse que, pendant toute cette période, la position de la France à l'égard de l'Iran a été soumise à des considérations de politique internationale. Son désintéressement apparent, notamment au plan pétrolier, la continuité de son influence culturelle y ont été le voile dissimulant les impératifs d'une diplomatie définie et appliquée au plus haut niveau, selon des modalités successives, par le Quai d'Orsay. Trois étapes sont distinguées. La première faisant suite à l'accord anglo-russe de 1907, qui, jusqu'à 1914, permet à la France de jouer un rôle efficace de médiateur, se soldant par la signature en septembre 1914 d'un engagement anglo-franco-russe dans la poursuite de la Grande Guerre. La seconde, de 1914 à 1925, qui fut mise à profit par la France pour faire obstacle à l'emprise des Britanniques sur la Perse en lui ouvrant du même coup les possibilités de négocier le partage du monde ailleurs. La troisième enfin, de 1925 à 1938, laquelle en dépit des humiliations subies de la part du souverain iranien, Rezâ Châh, conféra à la France, et non à l'Allemagne, le privilège de former les cadres de l'armée iranienne. Sous des apparences altruistes, la France réalisait par là ses objectifs politiquement stratégiques: d'abord la survie de la Triple Entente, ensuite le maintien de l'autonomie persane face aux tentatives de mainmise extérieure, enfin, l'empêchement d'une pénétration allemande. Les décisions successives prises par le Quai d'Orsay correspondaient ainsi aux intérêts globaux de la France, et non aux intérêts régionaux de l'Iran. C'est pourquoi l'amitié persane fut sacrifiée sur l'autel des intérêts européens de la France tandis que son influence culturelle fut l'expression d'un impérialisme aux intérêts négatifs. Henry Panhuys Couverture: Dessin: Karim Habibi-Morshed
Graphique: Richard Holloway
Collection Économie Plurielle Dirigée par Henry Panhuys et Hassan Zaoual |
RésuméL'Iran n'a longtemps constitué qu'un pion secondaire dans la stratégie du Quai d'Orsay. Il fallut attendre les années trente pour que, avec la montée en force de l'Allemagne hitlérienne, les gouvernements français se résolvent à lui donner une place plus importante. C'est l'histoire de cette mutation diplomatique qui est ici racontée. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Mariam Habibi
(Auteur) Éditeur(s) Date de parution
15 septembre 2004
Collection(s)
Economie plurielle
Rayon
Histoire de France
Contributeur(s) Henry Panhuys
(Directeur de publication), Pierre Milza
(Préfacier) EAN
9782747567121
Nombre de pages
408
pages
Reliure
Broché
Dimensions
22.0
cm x
14.0
cm x
2.2
cm
Poids
445
g
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