Pandora : et autres récits viennois

Ce que dit l'éditeur

Pandora est sans doute le texte de Gérard de Nerval qui a suscité le plus d'interrogations de la part de la critique. À l'étrangeté du récit se sont ajoutées les vicissitudes de sa publication pour lui conférer, selon la formule de Nerval lui-même, la réputation de «livre infaisable». Certes, la multiplicité des fragments manuscrits autographes, leurs biffures et découpages témoignent du trouble intense de l'écrivain, en ce mois de novembre 1853 où fut conçu le récit, mais une chose au moins est affirmée avec constance, c'est le projet d'en faire la «suite des Amours de Vienne». Il nous a donc paru significatif de proposer au lecteur une édition de l'ensemble des textes relatifs au séjour viennois de l'hiver 1839-1840, depuis la Lettre sur Vienne et Les Amours de Vienne tels qu'ils furent publiés en 1840 et 1841 puis remaniés en 1849 dans Al-Kahira. Souvenirs d'Orient, jusqu'à son achèvement onirique dans Pandora.

Une autre recherche, d'ordre philologique, s'imposait. Dès lors que la découverte de nouveaux manuscrits autographes de Pandora enrichissait notre connaissance du texte, il fallait prendre en compte dans leur ensemble les deux séries de fragments manuscrits désormais connues. Il a ainsi été possible de reconstituer pour la première fois les feuillets initiaux de Pandora. La présente édition propose donc également l'étude critique, la transcription et la reproduction de l'ensemble des documents actuellement connus permettant d'établir le texte de Pandora.