Le sac de Rome : du premier maniérisme à l'art de la Contre-Réforme - André Chastel

Le sac de Rome : du premier maniérisme à l'art de la Contre-Réforme

André Chastel

Gallimard | janvier 1984
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Ce que dit l'éditeur

Le sac de Rome n'étudie pas l'expédition guerrière du connétable de Bourbon qui a ravagé Rome, dernière manifestation des grandes razzias médiévales ; ce qui intéresse André Chastel, professeur d'histoire de l'art au Collège de France, décédé en 1990, ce sont les retentissements de l'événement et ses significations symboliques, le bouleversement des esprits et de la production artistique. Pour la première fois dans l'histoire, au lendemain de l'invention de l'imprimerie, une <<presse à sensation>> intervient avec l'explosion des libelles, des estampes, des feuilles volantes répandus en France et en Allemagne, la diffusion dans le Nord germanique des pamphlets de propagande, qui dénoncent la Babylone diabolique de la Chrétienté. Toutes ces données qu'on avait jusqu'ici négligé de regrouper commandent la nouvelle étude du drame militaire, politique et religieux qui aboutit à la catastrophe sanglante de mai 1527.

Vasari enregistrait comme un fait remarquable la dispersion des peintres, graveurs, architectes frappés par l'invasion de Rome et obligés de fuir à Gênes, à Sienne, à Venise ou même, comme le Rosso, en France. Et à sa suite, la tradition voulait que l'événement marquât le passage, en Italie, de la haute Renaissance au Baroque. Pour André Chastel, ce que le sac a tué, c'est plutôt la première naissance du maniérisme : une quantité d'oeuvres d'art ont été pillées, brisées, souvent perdues. Un style original et élégant se manifestait, dès 1525, dans les oeuvres de Pierino del Vaga, de Peruzzi, de Polidoro, du Parmesan ou du Rosso, style clémentin inspiré d'un retour à l'antique et brisé en plein essor.

La rentrée à Rome, en 1528, d'un pape qui porte la barbe pénitentielle marque le temps des réconciliations et des mesures expiatoires parmi lesquelles, à certains égards, Le Jugement dernier de Michel-Ange, conclusion riche en interprétations multiples sur la catastrophe. Statues, médailles, fresques et tombeaux : les oeuvres d'art révèlent la sanction durable du drame restitué dans sa complexité.

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
1 janvier 1984
Rayon
Essais sur l'art : esthétique
EAN
9782070232482
Nombre de pages
376 pages
Reliure
Broché
Dimensions
23.0 cm x 18.0 cm x 2.3 cm
Poids
780 g
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À propos de l'auteur

André Chastel

André Chastel a ouvert la voie en histoire de l'art. Ce professeur à la Sorbonne et au Collège de France a été un grand spécialiste de la Renaissance italienne mais il s'est aussi intéressé à l'art de son temps et a formé plusieurs générations d'historiens à des méthodes d'analyse renouvelées.