Dessins

Ce que dit l'éditeur

Samiha driss, Peintre de l'imaginaire

Elle chemine en un lieu enchanté.

Saisir l'oeuvre de l'artiste en un volume, en un chapitre, en un paragraphe, peut induire la juste ire de l'auteur, car une oeuvre est nourrie de la conjonction de recherches, de révoltes, de théories ; bercée ou forgée à des moments, à des instants différents et divers. L'analyse apparaît alors comme une étiquette, un étiquetage.

Ceci n'est donc point une analyse, mais un moyen de représenter l'oeuvre de Samiha Driss.

Longtemps éprise de forme, Samiha Driss glisse petit à petit (incurse fait des incursions de temps en temps dans) vers la couleur, cependant, sa raison d'être semble se trouver dans la vertu de l'image ; les têtes humaines dans leur apparente clarté troublent profondément les sources de l'image qui brise les amarres de la pensée qui d'une rive à l'autre traverse le brouillard, les écueils, les naufrages que seul Samiha peut aider à dissiper, vaincre, en réchapper.

Les têtes ou les corps émergent d'un magma proche de l'ombre et pourtant l'oeil pris au piège de la ressemblance garde sauve, l'énigme, la signification, le sens que par devers elle, recèle chaque image renversée, étrange fantastique, ésotérique de chaque tableau. Comme dit le poète belge, Henri Michaux, Samiha s'évade vers l'espace du dedans.

« Je vois des songes dans mes yeux », écrit Maeterlinck, oui, assurément, l'oeuvre de Samiha Driss, vient de l'intérieur et une fois achevée, elle n'ose plus ou ne peut plus déguiser sa beauté d'où émane l'émotion. Net ou allusif, ce dessin sollicite. Le symbole chez Samiha n'est pas cet objet brisé en deux dont chaque membre de la nuitée chez les grecs garde un morceau héréditaire pour une reconnaissance future... ; au contraire l'objet « Tête humaine » lié au corps magmatique ou nébuleux forme en soi le symbole... à lire...

Le symbole est déjà constitué, donc le symbole est bâti quand nous rencontrons le tableau, cet objet « Tête humaine » liée au corps magmatique ou à autre chose, nébuleuse, reconstruit, ou reconstitue le vase brisé en deux pour rendre évident un tout chargé d'un sens spécial, pour ne pas dire profond.

Elle forme notre regard présent aux visions de l'imaginaire... nous pouvons suggérer des mots tel Angoisse, déroute, tumulte mais jamais définir, couvert par l'irrationnel.

Beaumarchais dit que l'imagination est la reine des facultés, et l'autre d'ajouter... je ne crois qu'à ce que je ne vois pas... malgré leur relent de judéo-christianisme, ces citations peignent une réalité qui décrit l'oeuvre de Samiha, puisqu'elle peint ce qu'on a jamais vu et qu'on ne verra jamais comme l'affirme Tristan Corbière.