Ménon
Platon
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurOui, je vous écoute, oui... - Et finalement, non ! Cette volte-face coupe en deux le dialogue. C'est une sorte de gifle, dont le chevalier thessalien, Ménon, frappe Socrate. Elle annule presque le dialogue amorcé. En Sicile, Platon amorça plusieurs fois un dialogue, vécu et non écrit, avec le tyran Denys, dans l'espoir de fonder une cité de paix, mais en terre vierge, loin d'Athènes. En vain, comme ici. Alors, Platon écrit, pour les lointains, pour nous, derrière sa Ville. Pour elle, c'est-à-dire finalement contre elle, d'abord, cette cité bavarde et prétentieuse, cette Athènes que Socrate, son maître, n'a pas quittée, quand il pouvait encore échapper à la mort : il boirait la ciguë lorsque le gréement du vaisseau mystique d'Apollon à Délos se découperait sur l'horizon. Socrate a dit oui à la mort. La mort ? - Finalement, non, redit Platon. Elle est la vie, ouvrant nos yeux sur les constellations que l'étrange Tirésias déchiffre avec bonheur, tranquillement assis aux Enfers - telle est la dernière image du Ménon. Le chevalier Ménon croit vivre, lui. Il vise l'excellence, mais à la façon du tyran. Socrate lui fait alors donner deux leçons : par un esclave, ô honte, une leçon de soumission au vrai, soumission qui est l'avenue royale de l'excellence ; en sens contraire, une leçon d'orgueil ; un démocrate et un parvenu, Anytos, idolâtre, ô surprise, les grands hommes d'Athènes, oublieux qu'il est de la mémoire de soi, secret divin de l'excellence. C'est cet Anytos qui obtiendra la condamnation de Socrate. Le Ménon est un rude exercice de patience intérieure. On n'y parle point directement du Bien, de la Justice. C'est que la résistance d'Athènes à la philosophie incite Platon à lui désigner encore le soleil, mais comme à travers un vitrage dépoli. |
RésuméCe dialogue, apparenté au Gorgias et au Protagoras, est sous-titré De la vertu, ce qui ne désigne pas la rigueur du comportement dans la vie intime mais plutôt l'idéal aristocratique du citoyen accompli, tempérant sans être ennemi des plaisirs, courageux sans témérité, respecteux des lois divines sans superstition, apte à la vie publique dans un esprit de service et non de lucre. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
23 juin 1999
Collection(s)
Le Livre de poche
Rayon
Platon
Contributeur(s) Jacques Cazeaux
(Editeur scientifique (ou intellectuel)), Jacques Cazeaux
(Traducteur) EAN
9782253067368
Nombre de pages
315
pages
Reliure
Broché
Dimensions
18.0
cm x
11.0
cm x
1.4
cm
Poids
175
g
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À propos de l'auteurPlaton est avec son disciple Aristote l'un des pères de la philosophie occidentale. Son oeuvre se présente sous forme de dialogues sur un sujet précis, menés avec vivacité la plupart du temps par son maitre Socrate. Elle explore le monde sensible, la connaissance, la cité idéale, ou l'immortalité de l'âme. |