Philippe Béguerie, seul rescapé d'un maquis d'étudiants bordelais anéanti en 1944, a dit une deuxième fois non, quand Mgr Lefebvre devint supérieur de sa congrégation spiritaine. Il la quitte pour partir en Afrique. A son retour en France, il est devenu un spécialiste de la liturgie et de la catéchèse des adultes.
Philippe Béguerie est un jeune bordelais de 19 ans lorsqu'il part avec des amis, la plupart élèves de la classe préparatoire coloniale du lycée Montaigne de Bordeaux, organiser un petit maquis à Saucats. Le groupe est découvert et massacré, il est le seul survivant. Il entre alors chez les
spiritains et est ordonné prêtre en 1952. Il suit avec passion la préparation du concile
Vatican II et quitte son ordre quand
Mr Lefebvre en devient supérieur. Il est alors incardiné au diocèse de Paris et commence à s'intéresser à la liturgie, dans l'optique des réformes du concile. En 1976, nouvelle rupture dans sa vie, il décide de partir comme prêtre fidei donum trois ans au Cameroun. Ensuite, pendant une quinzaine d'années, il alterne apostolat en France et en Afrique. Il sera ainsi curé de Saint Séverin. Parmi ses publications, de nombreux parcours de catéchuménat adulte, dans lesquels il a essayé d'adapter à la France le travail qu'il a fait en Afrique, ainsi
Aux sources de la foi. En 2010, il livre
Vers Ecône. Mgr Lefebvre et les pères du Saint Esprit, un livre significatif dans lequel il redit son désaccord avec le mouvement et explique sa décision de quitter son ordre. Ce livre présente en outre l'intérêt d'offrir des archives inédites que les spiritains avaient jusque là refusé d'ouvrir.