Marie-Vincent Bernadot, dont le nom est peut-être un peu oublié aujourd'hui, sans doute du fait de sa disparition prématurée, a laissé, outre son oeuvre de théologien, dont une remarquable étude sur Sainte Catherine de Sienne, un splendide outil, les Editions du Cerf qu'il a fondées en 1929.
Marie-Vincent Bernadot appartenait à la province dominicaine de Toulouse. Né en 1883, il a vécu la
Grande Guerre et assisté à la montée des totalitarismes. Face au péril idéologique, il a fondé deux revues, la première au sortir de la guerre, en 1919,
La vie Spirituelle, qui se proposait de ramener la spiritualité à ses sources, la Bible, les Pères de l’Église et les mystiques comme Sainte Catherine de Sienne dont il préparait déjà une étude,
Sainte Catherine de Sienne, sa vie, son oeuvre, sa doctrine, paru en 1923, sans cesse réédité et qui fait encore autorité aujourd'hui. La seconde revue,
La Vie Intellectuelle, en 1928, veut faire juger les évènements d'une époque tourmentée à la lumière d'un christianisme dégagé des conformismes temporels. L'année suivante, il fonde les
Éditions du Cerf, d'abord installées à Juvisy puis déménagées au couvent parisien Saint Dominique. En plus de son travail d'édition, jusqu'à son décès en 1941, il écrit, traduit, publie sans relâche : un second ouvrage sur Catherine de Sienne, l'année de sa mort,
Catherine de Sienne au service de l'Eglise, un sur la Vierge,
Notre Dame dans ma vie, plusieurs sur l'ordre dominicain,
L'ordre des frères prêcheurs, La spiritualité dominicaine, d'autres de spiritualité pure,
De l'eucharistie à la Trinité,
Le joug du Christ. Il a également traduit des psaumes et des écrits mystiques, dont ceux de Catherine de Sienne.