Elias Canetti

Elias Canetti est né en 1905, dans une famille juive sépharade de Bulgarie, alors en quête d'indépendance et confluent linguistique. Sa famille part en Angleterre en 1911 pour gérer une entreprise familiale mais la mort brutale du père l'année suivante décide Mme Canetti à s'installer à Vienne puis à Zürich pendant la guerre. L'allemand devient alors la langue d'Elias Canetti, celle dans laquelle il écrira toute son oeuvre. Après son bac, il étudie la chimie, malgré son attirance pour la littérature et voyage dans toute l'Europe. Docteur en chimie en 1929, il préfère fréquenter les salons littéraires. Une manifestation qui tourne mal à Vienne en 1927 le pousse à étudier les rapports entre pouvoir politique et manifestations de masse. Ce sera le sujet de son oeuvre majeure, parue en 1960 au terme d'une longue maturation, Masse et puissance. Il assiste à la montée du nazisme, dénonce les autodafés de livres dans une pièce de théâtre, La comédie des vanités et doit quitter l'Autriche à l'annexion de celle-ci par Hitler. Il passe la guerre en Angleterre et prend la nationalité britannique en 1952. C'est en Angleterre que paraît Masse et puissance dont retentissement lui permet de faire publier ses œuvres antérieures. Veuf, il se remarie avec une restauratrice de tableaux de Zürich et se réinstalle dans cette ville à la naissance de leur fille en 1972. Entre ses conférences en Europe, il rédige son autobiographie en quatre volumes, dont le premier, La langue sauvée paraît en 1977. Le quatrième sera publié à titre posthume par sa fille en 2003. La fin de sa vie, endeuillée par un second veuvage est cependant marquée par les honneurs : le prix Büchner lui est attribué en 1972 et surtout le prix Nobel de Littérature en 1981. Il meurt à Zürich en 1995.