Paul Evdokimov est une des grandes figures de l'orthodoxie russe et de l'oecuménisme qui a toujours été au coeur de ses préoccupations. Il a été invité au concile Vatican II. Son fils Michel Evdokimov est également prêtre orthodoxe de l'église de Russie.
Paul Evdokimov issu d'une famille aristocratique, est né à Saint Pétersbourg en 1900, dans l'époque troublée qui conduit à la révolution bolchévique. Son père officier, qui en 1905 avait réussi à empêcher ses hommes de rejoindre la tentative de révolution, est abattu en 1907. Le petit Paul est inscrit à l'école des cadets par tradition familiale mais en 1918, choisit d'étudier la théologie. La famille s'est déjà réfugiée à Kiev. Mobilisé dans l'armée blanche pour combattre les bolchéviques, Evdokimov y reste deux ans avant de commencer une vie d'exil. Constantinople d'abord, où il est chauffeur de taxi et cuisinier, puis Paris où il nettoie les trains pour financer ses études de théologie à l'institut Saint Serge fondé en 1924. Il y subit l'influence décisive du philosophe Nicolas Berdaiev et du père Serge Boulgakov et obtient sa licence en 1928. Dès le début de son sacerdoce, il noue des amitiés avec protestants et catholiques. Replié dans le Midi pendant la guerre, il rédige sa thèse de philosophie consacrée à Dostoievski et le problème du mal, tout en s'engageant dans les rangs de la Cimade protestante pour sauver juifs et réfugiés, avant de diriger la maison de Bièvres. Il s'engage plus avant dans l'oecuménisme avec le conseil oecuménique des églises réuni pour son premier congrès à Amsterdam en 1948. Il est nommé en 1953 professeur d'histoire du christianisme et de théologie morale à l'institut Saint-Serge. Il commence son oeuvre d'écrivain en 1955 La femme et le salut du monde et surtout L'orthodoxie et Les âges de la vie spirituelle. Il est invité à enseigner à l'institut catholique de Paris à la création au sein de l'établissement de l'institut d'études oecuméniques. Il meurt brutalement en 1970.