Jean Pic de la Mirandole

Jean Pic de la Mirandole est né en 1463 dans une famille noble de Modène. Sa mère le destine à l'Eglise et il étudie le droit canonique à Bologne mais y renonce au profit de la philosophie à Ferrare où il se lie d'amitié avec le moine dominicain Savonarole puis à Padoue, où il apprend l'hébreu et l'arabe. 1485 le trouve à Paris où il entreprend la rédaction de ses 900 thèses. L'année suivante, il fait la connaissance de Laurent de Médicis qui le protègera jusqu'à la fin de sa vie puis part à Rome pour présenter ses thèses. Mais une aventure galante avec la femme d'un cousin Médicis lui vaut une grave blessure et un emprisonnement. Libéré grâce à son protecteur, en convalescence à Pérouse, il découvre les écrits chaldaïques, qu'il veut intégrer aux études philosophiques. Il ajoute à ses Thèses le Discours sur la dignité de l'homme, les fait publier à Rome et veut organiser un débat. Mais le pape Innocent VIII l'interdit et condamne la tentative de synthèse de Platon et d'Aristote au christianisme et celle des arts libéraux, de la philosophie morale et de la théologie que prône Pic. Celui-ci accepte de retirer les thèses les plus litigieuses, rédige une Apologie pour défendre les autres mais le pape maintient l'accusation d'hérésie. Pic s'enfuit en France où il est arrêté sur ordre du roi, puis libéré par l'intervention de Laurent de Médicis et autorisé par le pape à rentrer à Florence. A la mort de son protecteur en 1492, il s'installe à Ferrare où il meurt deux ans plus tard, à 31 ans, empoisonné par son secrétaire, sans doute à l'instigation des Médicis exaspérés par son amitié avec Savonarole.