Roland de Pury est sans doute l'auteur du premier texte de résistance chrétienne en France, sa prédication de juillet 40 contre le nazisme, Vichy et la collaboration qui s'amorce. Arrêté en 1943, il a écrit clandestinement un superbe journal de captivité et une vingtaine d'ouvrages de théologie.
Roland de Pury est une vocation tardive. Il rêve de devenir écrivain et entreprend des études de lettres à l'université de Neuchâtel, sa ville natale, mais se convertit et commence des études de théologie dans les facultés protestantes de Paris, de Bâle et de Bonn où il reçoit l'enseignement de Karl Barth qui le marque profondément. D'abord pasteur dans les Deux-Sèvres, il est nommé à Lyon en 1938. A la date symbolique du 14 Juillet 40, il dénonce dans une homélie le nazisme, le régime de Vichy et la collaboration, premier acte de résistance chrétienne en France, et organise un réseau de protection des juifs qu'il aide à passer en Suisse. Résistant actif, proche des résistants catholiques de Témoignage Chrétien, il continue son action à l'invasion de la zone libre et est arrêté en plein culte. Emprisonné, il passe cinq moie en prison malgré l'intervention du pasteur Boegner et du cardinal Gerlier, mais échappe à la déportation grâce à sa nationalité suisse : il est échangé contre des espions allemands détenus dans son pays. Il publie alors de Suisse son journal clandestin de captivité. De retour à Lyon en 1945, il retrouve sa paroisse et écrit beaucoup. A partir de 1957, il part souvent en mission en Afrique, partout où les droits de l'homme sont bafoués, dénonce avec vigueur l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie. Il fera de même ensuite dans les pays du bloc soviétique, avant de devenir pasteur à Aix-en-Provence. Son épouse et lui reçoivent d'Israël la médaille des Justes parmi les nations. Il meurt en 1979 et laisse de nombreux ouvrages de théologie, des commentaires des textes sacrés, une importante correspondance et son Journal de cellule.