Albert Soboul est un historien français, spécialiste de l'histoire de la Révolution française et de l'Empire, tenant de la vision classique de la Révolution face à l'école de François Furet. Membre du parti communiste, il s'est engagé dans les grands débats du siècle, de la Résistance à la décolonisation.
Albert Soboul est né en Algérie où s'était installé son père dans le cadre de la campagne d'installation de colons au début du siècle, mais orphelin de bonne heure, père tué au combat en 1914, mère morte de tuberculose, il est élevé par sa tante, directrice de l'école normale d'institutrices de Nîmes. Il est admis en khâgne au lycée Louis-le-Grand en 1932 et adhère au parti communiste en 1933. Agrégé d'histoire en 1938, il a déjà publié un livre, Saint Just, ses idées politiques et sociales l'année précédente, sous un pseudonyme. Brièvement mobilisé en 1940, il est nommé professeur à Montpellier mais révoqué par Vichy en 42 pour sa participation à une manifestation. Après quelques mois dans le maquis du Vercors, il est missionné par le Musée des Arts et traditions populaires pour étudier l'habitat rural, camouflage pour son action dans la Résistance. A la Libération, il retrouve son poste avant d'être nommé à Henri IV à Paris. Il prépare sous la direction de Georges Lefebvre une thèse sur Les sans-culottes parisiens en l'An II, qu'il soutient en 1958. Il devient l'année suivante coprésident de la Société des études robespierristes, avant d'accéder à l'université, professeur à Clermont-Ferrand puis à la Sorbonne où il est titulaire de la chaire d'Histoire de la Révolution française. Il dirige également l'Institut d'histoire de la Révolution française. Héritier de la tradition robespierriste de Georges Lefebvre et d'Albert Mathiez, son travail se heurte à partir des années 70 à la vision d'historiens dont le chef de file est François Furet, qui dénoncent les excès de la Révolution, en particulier de la Terreur. Albert Soboul meurt en 1982.