François Varillon est un père jésuite qui a exercé une influence majeure sur le renouveau du catholicisme dans les années pré- et post-conciliaires. Plus de 30 ans après sa mort, ses livres rencontrent le même succès que de son vivant.
François Varillon, en dehors de quelques voyages et de nombreuses conférences, a passé l'essentiel de sa vie à Lyon où il est né en 1915 et mort en 1978 et où son nom a été donné à une place. S'il est entré à 22 ans au noviciat jésuite, il n'a été ordonné prêtre que 10 ans plus tard et a prononcé ses voeux définitifs à 40 ans seulement. Il devient à la Libération aumônier de l'
Action catholique fondée en 1886 par
Albert de Mun et scindée plus tard en
JOC,
JEC ou
JAC. Son influence y est très importante. Loin de considérer l'Action catholique comme un outil entre les mains de la hiérarchie, il cherche à y donner toute leur place aux laïcs. Ceci et son engagement contre l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie lui vaudront de collègues jésuites plus orthodoxes le surnom de
jésuite rouge. Pourtant, le père Varillon a été très proche de
Paul Claudel dont il a publié le
Journal dans la
Pléiade. Mais son maître spirituel a toujours été
Fénelon à qui il a consacré une étude,
Fénelon et le pur amour. La mort l'a empêché de terminer son oeuvre principale dont seuls ont paru les deux premiers volumes,
L'humilité de Dieu et
La souffrance de Dieu, mais ses conférences ont été publiées à titre posthume et rencontrent toujours le même écho. Le plus bel hommage qui lui ait été rendu vient de son ami
René Rémond : l'un des
quelques quinze ou vingt religieux dont l'influence a été décisive et sans lesquels la figure du catholicisme français ne serait pas ce qu'elle a été depuis une trentaine d'années.