Michel Vovelle

Michel Vovelle, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint Cloud, s'est spécialisé en histoire moderne et l'a enseignée à l'université d'Aix-Marseille où il a achevé sa thèse, consacrée à Piété baroque et déchristianisation en Provence au siècle des Lumières, soutenue en 1973 et publiée en 1978. Ses premiers livres sont consacrés à la conception de la mort, du Purgatoire, ou à des études sur la Provence, telles L'irrésistible ascension de Joseph Sec, bourgeois d'Aix ou La métamorphose de la fête en Provence de 1750 à 1820. On voit avec ce dernier titre que Vovelle commence à glisser vers la période contemporaine : de fait, il s'intéresse à la Révolution Française. Marxiste, robespierriste, il s'inscrit dans la ligne dite classique d'explication de la Révolution, illustrée par Georges Lefèbvre, Albert Mathiez et Albert Soboul, à qui il succède à la Sorbonne et à la tête de l'Institut d'histoire de la Révolution Française et opposée de façon irréconciliable à l'analyse critique de François Furet. Vovelle est nommé président de la commission de recherche scientifique pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution en 1989 et joue un grand rôle dans l'organisation de cette célébration. Son approche culturelle de la période est complémentaire de l'approche sociale de Soboul. Il a aussi étudié le courant jacobin, né dans le club installé dans le couvent des Jacobins du Paris révolutionnaire et qui peut s'analyser de deux façons, expérimentation de la démocratie ou machine à broyer les individus jusqu'au totalitarisme. Michel Vovelle étudie dans Les Jacobins de Robespierre à Chevènement l'héritage d'une tradition dont se réclament encore aujourd'hui certains hommes politiques de gauche.