Croire : un parcours de la reconnaissance : méditations bibliques

Ce que dit l'éditeur

Ces 18 méditations bibliques, initialement données de 2009 à 2012 à la Fondation Romano Guardini à Berlin, conjuguent, au gré de la lecture, les verbes « croire » et « reconnaître », en faisant appel à une poétique de la lecture des textes bibliques, associée à une poétique du regard que les grands peintres ont porté sur ces mêmes textes.

Le terme de « reconnaissance », et, plus précisément encore : « parcours de la reconnaissance » , convient bien au style de ces méditations qui relèvent d'une herméneutique biblique qui ne s'intéresse pas seulement, ni même prioritairement, aux contenus doctrinaux véhiculés par le Grand Code (W. Blake) biblique qu'une théologie dogmatique et systématique s'efforce de « conceptualiser ». Elles se focalisent au contraire sur les itinéraires de vie des croyants dont la riche polyphonie du texte biblique a conservé les traces, à commencer par les pérégrinations d'un certain Abram devenu (et reconnu comme) Abraham, le père des croyants monothéistes, jusque, dans la Bible chrétienne, les « adeptes de la Voie » qui ont couru le risque de « marcher à la suite » d'un certain Jésus de Nazareth, reconnu par eux comme le Christ, le Fils unique de Dieu.

« ... le regard des grands peintres participe de plein droit à la mise en oeuvre d'une poétique de la lecture qui se double, dans ce cas, d'une « poétique du regard ». Encore faut-il prêter attention aux modalités et pas seulement à la qualité esthétique de ce regard.

Des tableaux qui ne font qu'« illustrer » - c'est-à-dire représenter au lieu de présentifier - à la manière dont les allégories illustrent des idées abstraites, nous mettent à distance des textes dont il s'agit de pénétrer le sens. D'autres, au contraire, nous invitent à aller y voir de plusprès, en nous livrant à un authentique travail de « reconnaissance » en tous les sens du mot. Les images ont, dans ce cas, une double fonction : « herméneutique » et « heuristique ». « Herméneutique », parce que le regard du peintre équivaut à une interprétation ; « heuristique », parce qu'il nous aide à nous poser les questions qui importent. »