Mérovingiens dans le Jura

Ce que dit l'éditeur

Mérovingiens dans le Jura

A l'initiative de la Conservation départementale d'archéologie du Jura, ce volume garde la mémoire d'hommes et de femmes tels que les a livrés leur dernière demeure, celle qu'ils rejoignirent il y a quelque 1 500 ans.

Longtemps qualifiée de « siècles obscurs », l'époque mérovingienne était connue jusqu'il y a peu principalement par des sépultures, découvertes fortuites ou cimetières à l'organisation évidente. Certes, la Vie des Pères du Jura, écrite par un Anonyme plus tardif, évoquait bien la vie quotidienne de Romain et Lupicin, fondateurs vers 435 du monastère de Condat, devenu l'abbaye de Saint-Claude, aujourd'hui siège d'un évêché. Mais les traces matérielles faisaient défaut. Depuis quelques années l'archéologie préventive a permis de combler cette lacune et mis au jour des habitats et traces d'activités artisanales. Riche en sel et en fer, le Jura a su exploiter ses ressources naturelles et les échanger, parfois à longue distance, contre des produits comme les récipients en pierre ollaire originaires de la zone alpine, les sarcophages en calcaire de Bourgogne ou l'ambre balte.

Ce volume est un hommage à Claude et Monique Mercier, archéologues amateurs, qui ont mené à bien il y a maintenant trente ans la fouille de deux des plus intéressants cimetières mérovingiens connus en Franche-Comté ; Monnet-la-Ville et Crotenay, dont les collections font la fierté du Musée archéologique de Champagnole. Autour d'eux, la Conservation départementale d'archéologie du Jura a réuni une équipe pluridisciplinaire. Archéologues, anthropologues, historiens, coutelier d'art, tisserand, spécialiste de la pierre et dessinateurs font parler les vestiges enfouis dans le sol. Les Mérovingiens du Jura nous apparaissent, à la fois surprenants de savoir-faire d'une grande qualité et exemples d'un métissage réussi entre les Gallo-romains de souche et de nouveaux arrivants d'origine germanique.

Ce volume propose un panorama vivant et documenté des richesses qu'ont laissées dans le Jura Burgondes, Francs et Alamans.

Une vision renouvelée de ces peuples, que l'on qualifia trop longtemps de « barbares », sans se souvenir que ceci ne voulait rien dire d'autre qu'« étrangers à l'Empire romain » dans lequel ils se fixèrent à l'issue de longues pérégrinations.