Ernie Ball

Ce que dit l'éditeur

Ernie Ball

Quelques marques de l'alphabet romain flottent magiquement dans les airs. Elles vibrent au-dessus des eaux. Elles sont coupées du monde, coupées de la vraisemblance. Elles signent un halo lumineux qui enveloppe l'appartement désigné par la pochette Ernie Ball. L'appartement est situé au quatrième étage d'un immeuble typique de Brooklyn lui-même situé dans une rue paisible, non loin de Clinton street, une rue magique dans laquelle Ulysse prétend attraper, chaque fois, avec succès un taxi jaune pour se rendre à Manhattan C'est beaucoup moins cher qu'un taxi noir joint par cellphone, précise MR en proposition incidente. Ulysse marche à grands pas dans la rue. Mais soudain, il s'arrête. Et le véhicule de ses désirs circulatoires surgit lentement devant lui. De sa bouche, il atterrit en douceur sur la route. C'est une question de secondes. Ulysse lève le bras. Le taxi jaune s'arrête. Il se tourne vers elle. Son corps est aussitôt enfourné sur sa banquette arrière. Elle respire. Déjà, la voiture glisse. Déjà, elle décolle sur la courroie de transmission suspendue dans le ciel entre Brooklyn et Manhattan. Elle relie le monde des formes et des figures au continent de tous ses désirs. Le taxi jaune roule à grande vitesse. Ils passent le grand espace de séparation liquide. La voiture atteint l'autre bord. Elle est un navire baigné du fluide hypnotique jailli de la bouche d'Ulysse. Elle se souvient que la chance sourit toujours à l'Infortuné pour repartir en mer. Elle sourit. Par la fenêtre arrière du véhicule, s'échappe la pochette Ernie Ball qui grandit, grandit, et flotte en étendard libre dans les airs.