Baniane : une Algérie fraternelle : récit

Ce que dit l'éditeur

Ce livre que Germaine Tillion a lu. «J'ai eu le privilège d'être témoin des réactions et des commentaires spontanés de Germaine Tillion [...]. Elle s'irrite, avec l'auteur, des grosses bêtises de l'administration, celle des Français comme celle de la toute jeune Algérie. Elle se félicite de voir ses chers centres sociaux éducatifs jouer le rôle qu'elle avait conçu. Elle s'émeut de la sagesse de Salomon, de la tolérance d'Abdelmoujoud, du courage de Gabriel, de l'habileté de Joseph. Quant au sauvetage de Fodil, grâce à l'astucieuse complicité du patron, du collègue et du juge, il fait irrésistiblement penser à l'imbroglio magico-judiciaire que Germaine Tillion avait dénoué avec une malicieuse bonhomie, pas très loin de Baniane et qu'elle relate dans Il était une fois l'ethnographie.» (propos recueillis par Nelly Forget, ancienne des centres sociaux).

«La décolonisation ne s'invente pas; et, il y a eu si peu de précédents dans l'Histoire. Comment résoudre le problème d'une cohabitation harmonieuse entre deux peuples qui revendiquaient leur droit de propriété: l'un pour son antériorité, l'autre pour ses qualités d'héritier de bonne foi des conquérants. Le vrai problème était là: les vainqueurs et les vaincus pouvaient-ils rêver d'un avenir partagé sur une terre qu'ils aimaient aussi charnellement les uns que les autres?»

«Nous pouvons l'affirmer parce que nous les avons connus, il y avait, il y a encore, en Algérie des hommes profondément musulmans, de très grande valeur, porteurs d'un humanisme qui leur fait honneur et qui, si on eût fait appel à eux, eussent conduit leur pays d'une autre façon en offrant à leur peuple une démocratie qu'ils n'a jamais connue» (Joseph Saouter).