L'hypothèse du castor : et autres contes en pente douce

Ce que dit l'éditeur

« Selon une source que je crois bien informée, les éléphants raffolent de paille coupée très fin, mélangée de carottes râpées et arrosée d'une mélasse d'un bon cru. Ils s'en délectent et sont prêts à grimper aux arbres pour cette friandise.

Hannibal devait connaître la recette et stimuler sa division blindée à la mélasse. Pourtant les chroniqueurs, s'ils nous apprennent que le convoi fit halte au col (de Montgenèvre ?) le 25 septembre de l'an 218 avant J.-C., et que des travaux de terrassement furent nécessaires pour ce charroi inhabituel, restent muets sur le régime alimentaire des pachydermes. De plus, tout au long du chemin, il fallut guerroyer, déjouer les embuscades, avant d'atteindre la plaine du Pô où, si tant est qu'elle ne fût pas marécageuse, les éléphants purent libérer leur fabuleuse force de frappe qui s'ajoutait à la nouveauté de machines de guerre aussi étonnantes que les premiers chars d'assaut de la guerre de 14. [...]

Même en image, il n'a jamais eu de chance. Il est trop gros. Comme dit Swift, expert en comparaison de tailles, entre Gulliver et Lilliput, "les éléphants sont généralement dessinés plus petits que nature, mais une puce toujours plus grande". Il n'y a vraiment pas de justice.
Extrait d'Histoire d'E. »

Contes et nouvelles des hautes terres

René Siestrunck (1949-2021) publia quatre recueils de contes et nouvelles, plus quelques contributions éparses... Même s'ils ont pour cadre les hauteurs et les vallées du Briançonnais, les textes sélectionnés par Pierre Laurendeau pour cette anthologie proposent des chemins de traverse parfois inquiétants et toujours singuliers.