Poème d'au-delà de la saison du silence. Ere d'aube

Ce que dit l'éditeur

"Miroirs fluides" : cette formule, même si elle n'est employée qu'au passage par Mohamed Hmoudane, ne pourrait-elle pas caractériser sa poésie en général ?

Ce que disent les vers de Hmoudane, il faut qu'ils le captent au vol, en se laissant appeler vers l'avant ; ils acceptent d'être happés par ce qu'ils ne savent pas - et qu'ils ont pourtant le pouvoir de deviner, pour le faire se lever et fuir, pour en recevoir, comme dans un sillage rapide, leur rythme.

Les poèmes amorcent à chaque fois un geste de prise, une morsure... Mais déjà la chose à dire s'est échappée, en laissant derrière elle, comme autant de reflets, ces vers que nous lisons : "miroirs" non seulement "fluides" mais souvent aussi - comme le dit un autre poème - "miroirs sombres".

La poésie de Hmoudane ne vise pas des lecteurs tous plus ou moins semblables et qui, soudés en une communauté, sauraient tous d'avance de quoi il est question. Elle sonne dans un univers divisé, multiple, et s'adresse à ce qui, dans la complexité du présent, est fécond et dangereux. Elle a cette vertu d'inspirer au lecteur, quel qu'il soit, de l'amitié.

Claude Mouchard