La délibération

Ce que dit l'éditeur

Une satire des prix littéraires ? Sûrement. Féroce, cocasse, dont la cruauté n'est en réalité que prétexte à un grand moment d'humour frisant la satire de sa propre satire. D'où parfois l'énormité du propos qui croque jusqu'à l'invraisemblable.

Une satire de la langue de bois ? Probablement. Langue de bois du discours politique qui rampe de-ci, de-là, au détour d'une querelle entre éditeurs ; langue de bois du discours économique, tant l'on perçoit les luttes d'intérêt à peine masquées par les protoexigences littéraires ; langue de bois du discours moral et son cortège de prétéritions : dire haut et fort sa vertu, la grandeur de ses intentions et de ses actes... pour mieux faire le contraire.

Telle est l'entreprise de Pierre Belfond qui sait de quoi il parle lorsqu'il évoque son milieu, mais qui a en même temps le mérite - et le talent - de ne pas se prendre au sérieux. Point d'amertume donc, point de véritable règlement de compte, mais un tonitruant et tonifiant éclat de rire.

Paul Tabet