Les loups du mardi gras

Ce que dit l'éditeur

Quand le soir du mardi gras 1498, on amène à Gilles le Grêlé, chirurgien de soi état, un agonisant et un enfant grièvement blessé, il ne se contente pas de les soigner : il se met en tête de retrouver leur bourreau. Dans ce Paris foisonnant de la Renaissance, il va questionner les gens de la rue mais aussi enquêter dans le petit monde des jeunes nobles, oisifs et prétentieux. Un monde où il ne fait pas bon se balader sans guide, fut-ce la belle et perverse Edeline...

Entre la superstition de ses patients qu'il recoud à vif et la violence du temps, Gilles oeuvre dans un monde dont il aime l'authenticité comme la rudesse.

- Vous... vous êtes si fort... Et puis après ce qui s'est passé chez vous...

- Qu'est-ce qui s'est passé chez moi ? demande-t-il, le coeur battant.

- Il est mort de ma faute ! De la vôtre aussi ! Elle est furieuse soudain. Une haine incroyable durcit ses traits jusqu'à les rendre anguleux. Ses beaux yeux aigue-marine semblent froids comme de petites billes de verre sombre. Un instant fugace, la méchanceté a corrompu la pureté ovale de ce visage aimé.

- Il est mort très vite, se défend Gilles, à peine quelques minutes. Il n'a pas même su qu'il passait. Les pillards de l'entrepôt portaient des masques de loup. L'assassin devait en porter un aussi, lorsqu'il a tiré à bout portant sur votre père... Vous étiez là... Vous l'avez vu ?

Sur le visage d'Édeline, la stupeur a chassé la haine. Cette réalité qu'il énonce, elle n'en veut pas, elle en a peur.