La visibilité de l'Eglise. Catholicisme romain et forme politique. Donoso Cortés
Carl Schmitt
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurL'expression « théologie politique » n'a jamais été utilisée en tant que telle par les théologiens chrétiens. Elle n'apparaît pour la première fois que dans le titre d'un ouvrage majeur de la philosophie du XVIIe siècle, le Traité théologico-politique de Spinoza. L'intention de son auteur était de conjoindre la souveraineté et la liberté de pensée, et par là même de régler le « problème théologico-politique ». Il faut attendre l'anarchiste Bakounine, au XIXe siècle, pour « réhabiliter » la théologie politique à des fins révolutionnaires, puis pour dénoncer le déisme de Mazzini. En 1922, en rédigeant son premier texte sur la théologie politique, Carl Schmitt prend le contre-pied de l'anarchisme révolutionnaire. Avec le juriste rhénan, la théologie politique est désormais identifiée à la théorie de la souveraineté. C'est par une formule lapidaire, devenue célèbre, qu'il commence son essai : « Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle. » Dès la fin du IIe Reich, puis dans le contexte de la république de Weimar, tout le projet intellectuel de Schmitt est d'articuler sa théorie du droit et du politique à une structure de pensée théologico-politique. Le problème de la démocratie libérale est son incapacité à disposer d'une véritable théorie de la représentation, en raison de l'individualisme inhérent à la pensée libérale. Face à cette impuissance, le catholicisme, par sa structure ecclésiologique, offre au contraire tous les critères de la représentation politique et de la décision. Les textes que Bernard Bourdin présente dans ce volume, parus entre 1917 et 1944, sont des plus explicites s'agissant de ces aspects de la théorie schmittienne : institution visible de l'Église, forme représentative et décisionnisme. Ils mettent de surcroît en évidence la double ambivalence de la pensée de Schmitt dans son rapport au christianisme (catholique) et à la sécularisation. En raison de son homologie de structure entre Dieu, État et Église, la nécessité d'une transcendance théologico-politique plaide paradoxalement pour une autre approche d'une pensée politique séculière. Ambivalence qui ne sera pas non plus sans équivoque. |
RésuméCes essais, publiés entre 1917 et 1944, témoignent du projet intellectuel de C. Schmitt d'articuler théorie du droit et du politique à une structure de pensée théologico-politique dans le contexte de la fin du IIe Reich et de la République de Weimar. Evoquant institution visible et de l'Etat, forme représentative et décisionnisme, ils invitent à une autre approche d'une pensée politique séculière. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
24 novembre 2011
Collection(s)
La nuit surveillée
Rayon
Arthur Schopenhauer
Contributeur(s) Bernard Bourdin
(Préfacier), Jean-François Kervégan
(Préfacier), André Doremus
(Traducteur), Olivier Mannoni
(Traducteur) EAN
9782204088640
Nombre de pages
276
pages
Reliure
Broché
Dimensions
22.0
cm x
14.0
cm x
1.9
cm
Poids
346
g
|
À propos de l'auteurCarl Schmitt, juriste constitutionnaliste, appartient à la génération des intellectuels allemands plus que controversés en raison de son antisémitisme et de son adhésion au nazisme auquel l'ont conduit sa conception d'un état absolu et sa doctrine du décisionnisme. |