Hitler, les années obscures : mémoires

Ce que dit l'éditeur

D'origine américano-allemande, Ernst dit « Putzi » Hanfstaengl intègre dès 1922 le premier cercle du démagogue munichois dont il devient le conseiller, puis le responsable pour la presse étrangère. Surnommé « le bouffon d'Hitler » en raison de son humour et de sa capacité à le délasser en jouant du piano, il livre un témoignage de premier plan sur l'individu et les rivalités de pouvoir autour de sa personne ainsi que sur les événements marquants qui ont ponctué la décennie de sa marche au pouvoir : putsch manqué de 1923, rédaction de Mein Kampf, campagnes électorales, accession à la Chancellerie, Nuit des longs couteaux...

Son sens du portrait, les multiples anecdotes et dialogues qui rythment le texte lui donnent un caractère particulièrement vivant qui n'ôte rien à son exactitude. On lira avec un intérêt particulier les pages qu'il consacre aux rapports d'Hitler avec les femmes et à son impuissance sexuelle affirmée par l'auteur.

La dernière partie est tout aussi passionnante. Révulsé par les abominations du IIIe Reich, Hanfstaengl s'éloigne de son mentor, qui le marginalise progressivement avant de tenter de le faire disparaître en 1937 à l'occasion d'une mission en Espagne. Il s'enfuit dans des conditions rocambolesques puis parvient aux États-Unis, où il deviendra conseiller occulte du président Roosevelt. Un destin exceptionnel digne des meilleurs romans d'espionnage et qui justifie la belle sentence attribuée à François Mauriac : « Aux plus belles histoires imaginées, il faut préférer l'inimaginable Histoire. »

Publié en 1967 chez un éditeur disparu, ce récit était tombé dans l'oubli. Jean-Paul Bled le remet en lumière en l'enrichissant d'une préface substantielle et d'un appareil critique.