Nous n'irons plus au bois

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Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés, disait la brunette du XVIII^e siècle devenue ronde enfantine. L'air était bien connu. Il ne l'est plus. Mais il hante encore nos actualité et rapport au temps ; il tenaille nos mémoires et les prend même en tenaille. Cet ouvrage aborde cette question de société et de civilisation, en prenant un peu plus de recul face au grand air commémoratif et mémoriel officiel, celui qui rappelle d'abord les malheurs de la guerre, les impuissances de la paix et le « devoir » de mémoire.

Quels lauriers coupés restent dans nos mémoires ? Que peuvent-ils signaler aujourd'hui, dans une société gorgée d'héritages mais qui désapprend leur transmission, dans un pays dont le capital symbolique s'amenuise malgré la profusion des commémorations et des médiations, malgré l'élan des politiques de la mémoire dans les régions ?

Il s'agit donc de rappeler ici la vivacité et d'envisager l'avenir de nos mémoires particulières et de notre mémoire collective en entendant puis en dépassant Nous n'irons plus au bois. D'hier à demain : quelles désaffections, quelles provocations et quelles rencontres pour nos mémoires, quelles références et quelles ruptures avec le passé ? Quels travaux d'histoire à entreprendre ?