Ce qui est unique chez Baudelaire
Roberto Calasso
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeur« Baudelaire s'est trouvé vivre au carrefour de la Grande Ville, qui était le carrefour de Paris, qui était le carrefour de l'Europe, qui était le carrefour du XIXe siècle, qui était le carrefour d'aujourd'hui. Ce n'est qu'à travers lui que nous en prenons conscience. On se demande pourquoi. C'est à cause du formidable écart entre son intelligence et ce qui l'entourait. Une intelligence d'un nouveau genre, fondée sur les nerfs. Mis à nu, les nerfs étaient le nouveau sensorium, le dernier fond - labile - sur lequel s'appuyer. En même temps que le regard. Le regard de Baudelaire n'a pas subi les outrages du temps. Il n'a pas été terni, rien ne l'obscurcit. Pour ceux qui le suivent, comme une lueur intermittente, se révèlent des barrières de corail, des tunnels sans fin, des réseaux de ruelles. Ils constituent le paysage de ses années, qui continue de s'étendre jusqu'à aujourd'hui - et au-delà. »
Cet essai résulte des décennies de fréquentation de l'oeuvre de Baudelaire par le grand lettré qu'est Roberto Calasso. Au travers d'une lecture intime du texte, mais aussi de la connaissance des multiples récits, correspondances de l'auteur, Roberto Calasso a atteint une expertise peu égalée de l'oeuvre de Baudelaire. Pour célébrer le bicentenaire de la naissance du poète, à l'invitation du musée d'Orsay et des Belles Lettres, il s'est replongé dans ses lectures, pour en extraire des leçons sur ce qui fait la radicale irréductibilité de l'oeuvre de Baudelaire, de sa sensibilité et de sa conception du monde. Je relis L'enfant d'Agrigente, je relis Le latin mystique, je relis Curtius, Auerbach, Pierre de Nolhac... : je les réunis en esprit dans une collection idéale qui satisfait à la conception que je me fais de l'essai. Le mot est à la mode et désigne un genre polymorphe : essais historiques, scientifiques, politiques, critiques ; tantôt l'exposé d'un point de vue brillant et instantané, proche du pamphlet, tantôt la quintessence de recherches patientes dans un champ disciplinaire donné. C 'est plutôt ainsi que je vois la création d'une collection intitulée « Les Belles Lettres/ essais ». Dans le paysage éditorial français, notre maison se distingue par la place qu'elle réserve à l'érudition, cette sévérité, qui est de fondation, est son honneur. Elle se distingue aussi par la place éminente donnée à des langues et à une culture qui sont de plus en plus l'apanage de spécialistes. Mais l'érudition n'est pas cuistrerie et il arrive que la spécialité partagée vienne enrichir d'un éclat irremplaçable la culture universelle. Seulement, il faut, pour cela, infuser à la philologie une âme, c'est-à-dire de l'amour - et un style. Ou, comme sur la monnaie d'Auguste, à la lenteur cuirassée du Crabe marier la légèreté du Papillon. C'est le rôle de l'essai, essai en ce sens aussi que, relevant ce défi, on a mesuré la part de risque.
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RésuméUne relecture contemporaine de l'oeuvre de Baudelaire, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance. L'auteur met en évidence ce qui constitue l'essence de la vision esthétique du poète et de son rapport au monde, soulignant la grande liberté qui se dégage de ses écrits ainsi que de son existence solitaire. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
27 octobre 2021
Collection(s)
Essais
Rayon
Critique littéraire
Contributeur(s) Donatien Grau
(Traducteur) EAN
9782251452449
Nombre de pages
120
pages
Reliure
Broché
Dimensions
23.0
cm x
16.0
cm x
1.0
cm
Poids
136
g
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