Les paradoxes du développement : sociologie politique des dispositifs de normalisation des populations indiennes au Mexique
Raphaëlle Parizet
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurIssu d'une longue enquête ethnographique menée entre 2009 et 2012, l'ouvrage propose une sociologie critique des politiques de développement qui concernent les populations indiennes du Mexique depuis la fin des années 1990. Ce sont les ambiguïtés et les contradictions des discours, des instruments et des pratiques du développement, qui entre savoir et pouvoir, produisent des effets contradictoires que Raphaëlle Parizet tente de restituer : plus complexe qu'un impérialisme imposé «par le haut», le développement renvoie à des pratiques institutionnelles, sociales et politiques, paradoxalement exclusives et inclusives des populations concernées, entreprises par une diversité d'acteurs dans une perspective volontariste de changement social des représentations, des conditions de vie et des pratiques des individus et des groupes de population. Les questions soulevées dans l'ouvrage renvoient aux enjeux posés par l'identification du politique : enjeu pour les politiques publiques, observées ici à travers le travail de dépolitisation mené par les institutions de développement nationales et internationales, enjeu pour les populations gouvernées, qui peuvent résister à ces processus ou au contraire se les approprier ; enjeu scientifique, notamment pour l'identification du politique là où les acteurs observés cherchent à l'éviter. Pour la science politique, l'ensemble relève d'interrogations fondamentales relatives au processus de gouvernement à «l'art de gouverner» les populations. «Dans la richesse des hypothèses proposées dans cet ouvrage, on retiendra deux contributions importantes. La première porte sur l'élaboration des formes de l'expertise savante à partir desquelles sont problématisées les questions sociales ou économiques associées à l'indianité. La seconde contribution majeure du livre porte sur les effets locaux des politiques de développement. L'enquête menée dans la région du Chiapas montre bien que les instruments participatifs, valorisés par les acteurs internationaux comme l'une des clés d'un développement "autocentré", sont des technologies politiques servant tout autant les institutions de développement que les populations locales. L'ouvrage de Raphaëlle Parizet croise une diversité d'approches : l'analyse historique des stratégies indigénistes d'État, une sociologie de la production des savoirs experts et des statistiques, et une socio-anthropologie de l'action publique attentive aux pratiques du développement et aux représentations communautaires. Tout l'intérêt du livre est de montrer que la question indienne est problématisée comme un enjeu de développement, à partir de stratégies d'énonciation s'appuyant sur des productions savantes». Olivier Nay |
RésuméIssue d'une enquête ethnographique menée au Mexique entre 2009 et 2012, cette étude est consacrée à la prise en charge publique de la question autochtone. Erigé en impératif, le développement permettrait de traiter la question de l'identité dans un registre non politique et ainsi tenir à distance les dimensions politiques de l'indianité. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
22 avril 2015
Collection(s)
Nouvelle bibliothèque de thèses
Rayon
Démographie
Contributeur(s) Olivier Nay
(Préfacier) EAN
9782247151608
Reliure
Broché
Dimensions
24.0
cm x
16.0
cm x
2.2
cm
Poids
590
g
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