Mourir le coeur ouvert : Franck Giambelluco, récit d'un itinéraire spirituel sur des sentiers peu recommandables

Ce que dit l'éditeur

Mourir le coeur ouvert

Mon ami, Franck Giambelluco, frère proche sur la voie que nous a montrée Arnaud Desjardins, est décédé des suites d'un cancer des poumons en octobre 2013. J'ai eu le privilège d'être à ses côtés pendant sa dernière semaine d'existence terrestre. C'est avec grâce et élégance que Franck a quitté son corps. Il nous a montré de façon à la fois modeste et magistrale que les promesses de la voie spirituelle sont bel et bien réelles pour quiconque veut bien les prendre au sérieux et mettre en pratique les enseignements des maîtres de sagesse. Nous étions à ses côtés jusqu'à son dernier souffle et nous avons vu la réalité et les implications d'un véritable accomplissement spirituel : bien que notre ami ait alors profondément souffert dans un corps à l'agonie, il nous faisait envie... Après cet épisode majeur de mon existence et de mon cheminement intérieur, s'est imposée comme une nécessité l'écriture d'un livre permettant de témoigner utilement de ce que j'avais pu voir et sentir auprès de mon ami. Ce livre parle essentiellement de Franck Giambelluco et de sa relation étonnamment intime avec le Maître spirituel américain, également chanteur et fondateur de divers groupes de rock-blues, Lee Lozowick. Mon souhait en écrivant ce livre est que cette existence puis ce décès puissent être désormais source d'inspiration et d'espérance pour quiconque en prendra connaissance.

« Ce livre de Didier de Amorin, c'est d'abord l'évocation passionnante par un témoin éclairé d'un homme et de son parcours sur une voie spirituelle, celle transmise " de concert " - c'est bien le mot -par Arnaud Desjardins et Lee Lozowick. L'homme comme le parcours n'ont rien de conventionnel : le disciple dont la vie et la mort nous sont ici contées n'a pas grand chose de conforme à l'image que chacun peut se faire d'un habitué des ashrams. Franck est un guitariste de rock de la " grande époque " - celle qui s'est déployée dans les années 70 - avec tout ce que cela comporte : excès en tous genres, mode de vie longtemps " destroy ", dégaine improbable...
L'ascèse, si elle passe effectivement par les ashrams - celui d'Arnaud en Ardèche, ceux de Lee en Arizona et dans le Poitou - se vit surtout sur la route, au fil de ces tournées épuisantes que Didier a vécues aux premières loges, en tant que batteur du groupe Lee Lozowick Project dont Franck était le guitariste et " chef d'orchestre " (sans parler de sa participation à d'autres groupes montés par Lee). Et elle se termine dans un service de soins palliatifs où le guitariste, mourant, au terme d'une existence à bien des égards sombre et torturée mais illuminée par sa rencontre avec la voie, donne une leçon de vie et de pratique spirituelle intégrée à tous ceux qui l'approchent.
À ce titre, ce témoignage est précieux et inspirant. Par delà l'histoire en elle-même forte d'un destin improbable et haut en couleur, elle met en cause certaines de nos représentations et témoigne d'une " conversion " bouleversante : celle d'un enfant du rock dont les solos de guitare électrique se muent peu à peu en cri d'amour (Cry of love, eût dit Jimi Hendrix) adressé au Grand Mystère ».
Extrait de la préface de Gilles Farcet