Travail de Blanc, travail de Noir : la migration des paysans dogon vers l'Office du Niger et au Ghana, 1910-1980 - Isaïe Dougnon

Travail de Blanc, travail de Noir : la migration des paysans dogon vers l'Office du Niger et au Ghana, 1910-1980

Isaïe Dougnon

Karthala, Sephis | janvier 2007
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Ce que dit l'éditeur

Histoire des Suds

Le pays dogon (Mali), très connu des touristes du monde entier pour ses traditions, l'est beaucoup moins pour sa vie économique et sociale. Isaïe Dougnon comble cette lacune dans cet ouvrage d'anthropologie historique sur la migration des paysans dogon vers le Ghana (la Gold Coast au temps de la colonisation britannique), et vers l'Office du Niger (un gigantesque projet hydro-agricole mis en place par la colonisation française à partir des années 1930).

Le peuple dogon, au coeur de ce travail, est principalement celui de la diaspora, c'est-à-dire les hommes et les femmes partis s'installer sur ces deux lieux d'émigration. Dans les interviews menées auprès d'eux, ils ne dissertent pas sur la cosmogonie, encore moins sur la beauté des masques ou les mystères de la falaise de Bandiagara. Ils nous parlent de leurs expériences sociales, des types de travail qu'ils ont appris, des itinéraires de leurs migrations, de leur découverte des cités coloniales, de l'émancipation des femmes. Ils insistent sur leurs rapports avec ceux qui les encadraient, commis noirs et chefs blancs. Une distinction apparaît rapidement, dans leur langage, entre « le travail de Blanc » et « le travail de Noir », le premier renvoyant à l'activité sur les machines, dans les garages, sous la direction des colons blancs, avec une paye mensuelle, le second désignant des tâches agricoles (maraîchage, riziculture) essentiellement menées en milieu paysan africain.

Bien que l'opposition « travail de Blanc, travail de Noir » renvoie initialement à une question de peau et à la situation coloniale, elle est analysée par l'auteur d'une manière nuancée qui transcende ce cadre. « Travail de Blanc » ne signifie pas « travail forcé » comme certains lecteurs pourraient s'y attendre, mais désigne une situation complexe vue plutôt sous son aspect novateur : un travail respectable et un statut de salarié, qui prévoit qualification et promotion et introduit à une technologie moderne. A l'Office du Niger, les « colons » africains, qui représentaient « le travail de Noir » et qui étaient jugés négativement (« ils grattent la terre ») ont pris aussi leur revanche. Progressivement, en particulier dans la période postcoloniale, la terre a été revalorisée pour le bonheur de ceux qui ont pu y avoir accès.

Cet ouvrage offre une lecture dynamique des changements sociaux assumés par les Africains eux-mêmes au XXe siècle, tant sous la période coloniale qu'après la décolonisation.

Résumé

Dans cette étude d'anthropologie historique, les Dogons de la diaspora évoquent principalement leurs expériences sociales, les types de travail qu'ils ont appris, les itinéraires de leurs migrations, leur découverte des cités coloniales et l'émancipation des femmes. L'auteur analyse en particulier leur perception du travail durant la période coloniale et après la décolonisation. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
26 janvier 2007
Collection(s)
Histoire des Suds
Rayon
Sociologie et anthropologie
Contributeur(s)
Gerd Spittler (Préfacier)
EAN
9782845868427
Nombre de pages
279 pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0 cm x 16.0 cm x cm
Poids
510 g

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