Charles Nodier, le politique masqué - Anne Kupiec

Charles Nodier, le politique masqué

Anne Kupiec

Klincksieck | octobre 2018
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Ce que dit l'éditeur

Bibliophile exceptionnel, polygraphe, précurseur du romantisme, l'écrivain Charles Nodier (1780-1844) a publié à la fois des romans, des contes, des récits, des allégories et des articles pleins d'ironie. Il lui arrivait de ne pas signer ses livres, de prendre des pseudonymes et de multiplier les masques au point que s'impose assez vite la question de son rapport aux divers régimes politiques qui, depuis la Révolution jusqu'à la Monarchie de Juillet, ont constitué le temps historique dans lequel il écrivait.

L'hypothèse d'Anne Kupiec est d'emblée politique : Nodier a éprouvé d'une manière suraiguë le moment révolutionnaire, en dépit du fait qu'il l'a vécu en étant encore un enfant.

Le fil conducteur politique qui ouvre la lecture de l'oeuvre se confronte alors à des difficultés irréductibles, celle des formes changeantes de l'expression littéraire de Nodier, celle des masques multiples de l'écrivain et, enfin, celle d'une ambiguïté des positions politiques. En effet, Nodier fait à la fois l'éloge de Bonald et de Saint-Simon, de Madame de Staèl et de Babeuf ou de Buonarroti, il critique le despotisme de l'Empire et se trouve déçu par la Monarchie de Juillet. L'analyse doit ainsi s'élever à la saisie du sens profond de l'ambiguïté, après en avoir traversé toutes les formes et toutes les variations. Ainsi s'éclaire peu à peu la nature d'un scepticisme politique qui doute de tout sans renoncer à rien, qui use des formes multiples de l'écriture pour éveiller son lecteur à l'interrogation, sinon à la critique, du présent et des éléments de positivité de ce présent. La pensée politique fait le détour du fantastique, du rêve animalier, de l'éloge paradoxal, de la « monomanie réflective », de la fiction pour conjurer le désenchantement et ménager des perspectives d'écart, de recul, d'exil par rapport aux déceptions que la période post-révolutionnaire a suscitées. De manière étonnante Nodier est celui qui, en 1835, au moment de l'édition du Discours de la servitude volontaire par Lamennais, propose d'éditer les oeuvres complètes de La Boétie. Cette proposition est d'autant plus significative que Nodier a été l'éditeur des Institutions républicaines de Saint-Just... Le penseur politique n'est pas démasqué, mais son masque d'écritures découvre ses vrais enjeux.

Résumé

L'auteure affirme que C. Nodier, même s'il n'était qu'enfant lors de la Révolution française, fut fortement marqué par ce mouvement qui a conditionné son positionnement politique ultérieur. Elle analyse alors sa pensée politique, au-delà de ses ambiguïtés, éclairant la nature de son scepticisme dans ce domaine et montre comment le détour par la fiction lui a permis de conjurer le désenchantement. ©Electre 2025

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
19 octobre 2018
Collection(s)
Critique de la politique
Rayon
Critique littéraire
EAN
9782252041741
Nombre de pages
132 pages
Reliure
Broché
Dimensions
23.0 cm x 14.0 cm x 1.0 cm
Poids
190 g

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