Africanités hégéliennes : alerte à une nouvelle marginalisation de l'Afrique

Ce que dit l'éditeur

Africanités hégéliennes

La stigmatisation de la marginalisation de l'Afrique est récurrente. Déjà largement développée au XIX^e siècle par les philosophies de l'Histoire, cette idée connaît une nouvelle fraîcheur avec la mondialisation économique en cours. Ainsi, depuis Hegel, le monde semble avoir changé sur tous les plans sauf en ce qui concerne la place toujours marginale de l'Afrique.

Mais au grand étonnement d'une conscience avisée, plus personne ne semble s'émouvoir quand, sous le couvert de l'« Économie mondiale », les mêmes récriminations à l'encontre de l'Afrique qui, naguère, relevaient des considérations sur l'« Histoire mondiale », reviennent aujourd'hui avec plus de virulence encore. Faut-il alors penser qu'en raison de sa science supposée, l'économiste peut s'autoriser sur un sujet d'une telle gravité un discours qui n'est insupportable que dans la bouche et sous la plume du philosophe ? En quoi ce dernier doit-il seul encourir le blâme ? La proclamation de la marginalisation de l'Afrique est-elle donc plus supportable quand il s'agit d'« Économie mondiale » que lorsqu'il est question d'« Histoire mondiale » ?

Dans tous les cas, il revient à l'Afrique de relever à son tour le défi qui consiste à occuper sa place non plus dans une Histoire passée qui n'était pas la sienne mais dans le monde qui se construit sous ses yeux au rythme des explosions non directionnelles des flux industriels, financiers et commerciaux qui structurent le concept de mondialisation économique.