Gourrama : un roman de la Légion étrangère
Friedrich Glauser
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurRédigé en 1928-1929, Gourrama accompagna en fait Friedrich Glauser tout au long de sa vie : la hardiesse de ses thèmes effrayant les éditeurs de l'époque et lui valant refus sur refus, l'écrivain ne cessa de retravailler son manuscrit, qui fut publié, dans une version censurée, l'année de sa mort. Il fallut attendre 1980 pour voir enfin paraître le texte dans son intégralité. L'histoire difficile de ce livre - qui n'est pas sans refléter la destinée même de Glauser - est à la fois compréhensible et inexplicable, car si certains sujets abordés avec une absence de préjugés étonnante (l'homosexualité, le suicide) ont certainement choqué, la beauté et l'intensité du roman en font sans contexte un chef-d'œuvre - sans doute l'ouvrage le plus marquant d'un auteur essentiellement connu pour ses romans policiers, d'ailleurs eux aussi tout à fait hors norme. Il est aisé de retrouver dans Lös, le héros du récit, des aspects de Glauser lui-même. L'expérience relatée va cependant bien au-delà du rappel, si frappant soit-il, d'un épisode autobiographique : le passage de Glauser dans la Légion étrangère. Le lecteur qui chercherait une évocation des mœurs brutales et exotiques de ce mythique corps d'armée ne sera certes pas déçu, car le réalisme est poussé très loin dans ces pages. La vie militaire - comme toute vie humaine ? - est ici hantée par l'ennui, qui apporte le désespoir, la révolte, la destruction des autres et de soi-même. Pour la seule raison, semble penser Glauser, que la tendresse n'y a pas droit de cité. L'ordre de la Légion n'est que le revers d'un désordre, car il oblige les hommes non seulement à renoncer à leur nom - nul hasard à ce qu'un des personnages choisisse de s'appeler Tod, la mort, et perde la vie - mais aussi, et surtout, à méconnaître une nostalgie essentielle. La garnison de Gourrama se transmue ainsi avec le recul du temps et sous le filtre de la mémoire en un lieu symbolique, un monde extrême où les soldats grossiers et bagarreurs tirent peureusement dans la nuit leurs matelas dehors, et les rapprochent, afin d'échapper au sentiment d'une solitude où leur sommeil ressemble à la mort. |
RésuméDatant de 1928-1929, ce texte parut dans son intégralité seulement en 1980. Les sujets abordés tels que l'homosexualité et le suicide ne sont entourés d'aucun préjugé. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
2 mai 2002
Rayon
Romans étrangers
Contributeur(s) Philippe Giraudon
(Traducteur) EAN
9782070763115
Nombre de pages
321
pages
Reliure
Broché
Dimensions
22.0
cm x
13.0
cm x
2.2
cm
Poids
330
g
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