La mutualité à Bordeaux au XIXe siècle
Yann Delbrel
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurEnracinée dans une longue tradition de solidarités, la mutualité appartient à l'histoire de la protection sociale volontaire du XIXe siècle. Premier mouvement associatif français par son ancienneté et son ampleur, elle révèle l'aptitude du monde du travail à s'organiser face aux aléas de l'existence. Mener une telle étude à Bordeaux, ville dépourvue de prolétariat industriel, donne à cette histoire une dimension originale. Tout au long du XIXe siècle, les sociétés de secours mutuels y sont nombreuses et dynamiques. Vouées avant tout à la garantie du risque maladie, elles contribuent aux progrès de la santé publique. Mais leur vocation va bien au-delà. Dès l'origine, elles aident leurs membres à trouver leur place au sein de la collectivité humaine. Marquées par l'esprit girondin, fait de mesure en toute chose, les sociétés de secours mutuels forment des lieux inédits d'initiation à la vie démocratique. Ce trait se vérifie entre 1810 et 1914, quelles que soient les évolutions du cadre légal de l'activité mutualiste. Dans un premier temps, l'institution joue un véritable rôle de pacification sociale dans le Bordeaux des métiers traditionnels. Cela tient à la fois à son organisation interne, à sa proximité avec d'anciennes traditions associatives et à son recrutement. La mutualité apporte une réponse aux inquiétudes populaires face à l'incertitude du lendemain. A partir de 1852, Napoléon III tente de l'utiliser pour convertir la population épargnante aux valeurs du régime impérial. L'objectif n'est que partiellement atteint dans la capitale girondine où le monde mutualiste, jaloux de son indépendance, chérit la liberté. Aussi la mutualité favorise-t-elle l'intégration de ses membres à la société républicaine, et ce dès les années 1870. Désormais, elle offre un véritable système de protection sociale, dont les innovations dépassent les limites du Bordelais. Diffusant les valeurs de la République, à commencer par la laïcité et la fraternité, les sociétés de secours mutuels inscrivent leur action dans un environnement politique et social largement acquis à leur philosophie. Si les prestations fournies restent très perfectibles, l'essentiel est atteint. Les classes moyennes de Bordeaux ont trouvé dans ce mode de prévoyance un début de réalisation à leur idéal de promotion personnelle. |
RésuméVouées à la garantie du risque maladie, les mutualités contribuent aux progrès de la santé publique. Mais à Bordeaux, leur vocation va bien au-delà. De 1810 à 1870, la mutualité bordelaise est un facteur de paix sociale et un instrument de régulation sociale. Dès les années 1870, elle favorise l'intégration de ses membres à la société républicaine. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
15 janvier 2006
Rayon
Sociologie et anthropologie
Contributeur(s) Michel Vidal
(Préfacier) EAN
9782854080506
Nombre de pages
526
pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0
cm x
16.0
cm x
cm
Poids
940
g
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