Le médium (au) cinéma : le spiritisme à l'écran - Mireille Berton

Le médium (au) cinéma : le spiritisme à l'écran

Mireille Berton

Georg | juin 2021
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Ce que dit l'éditeur

Le médium (au) cinéma

Le spiritisme à l'écran

Comment expliquer les affinités électives entre le cinéma et le monde de l'au-delà ? Pourquoi insister sur le caractère spectral des images filmiques ? En vertu de quels critères le cinéma devient-il un vecteur de fantasmes liés à la communication avec les esprits ?

Le médium (au) cinéma entend répondre à ces questions en prenant comme point de départ non pas tant la figure du fantôme que celle du médium spirite, vu comme un média. L'étymologie du terme « médium » permet en effet d'envisager cette figure à la fois comme un intermédiaire ultrasensible entre le monde des vivants et des morts, et comme un appareil d'inscription et de transmission de données. Au cinéma, cette idée est transposée dans des films où le médium spirite opère tel un dispositif audiovisuel, une « machine-cinéma » capable d'intercepter des ondes invisibles, d'effacer les distances, de superposer les temporalités, de contourner la déchéance des corps et des choses. À l'occasion, le médium spirite devient le point d'origine d'un spectacle « multimédia » autour duquel gravitent quelques personnages récurrents (croyants et sceptiques, fantômes justiciers ou vengeurs, esprits maléfiques, parapsychologues exégètes). C'est pourquoi du médium (spirite) au média (technologique), il n'y a qu'un pas que les films contemporains franchissent volontiers, quitte à faire disparaître le médium au profit du média. Car bien que les technologies de (télé)communication aient toujours été investies de propriétés spectrales, le développement des cultures numériques contribue sans aucun doute à amplifier l'imaginaire du fantôme dans la machine, comme en attestent La Mort en ligne (2004), Pulse (2006) ou la franchise « Le Cercle ».

À partir d'une réflexion sur la polysémie du terme « médium », ainsi que d'une histoire croisée du cinéma et du spiritisme, cet ouvrage propose d'analyser la manière dont l'imaginaire spirite fait l'objet de représentations filmiques nourries par des discours (implicites ou explicites) sur les technologies d'enregistrement et de reproduction, et en particulier sur le cinéma qui devient, sous cet angle, une machine à fantômes particulièrement efficace.

Les études de cas sont tirées de films populaires qui se situent le plus souvent à l'intersection du merveilleux, de l'horreur et du mélodrame, et s'inscrivent sur un axe historique qui conduit du cinéma premier à l'époque contemporaine - Supernatural (1933), The Devil Commands (1941), Rendez-vous avec la peur (1957), 13 Fantômes (1960), Furie (1978), Ghost (1990), Sixième Sens (1999), Hypnose (1999), Intuitions (2000), Les Autres (2001), La Voix des morts (2005), L'Orphelinat (2006), Paranormal Activity (2007) ou Insidious (2010).

Résumé

A partir d'une réflexion sur la polysémie du terme médium, l'analyse explore la manière dont le spiritisme fait l'objet de représentations filmiques filtrées par des discours implicites ou explicites sur des technologies d'enregistrement et de reproduction. Le cinéma se révèle ainsi être une véritable et redoutable machine à fantômes. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
11 juin 2021
Collection(s)
Emprise de vues
Rayon
Spectacle, cinéma
Contributeur(s)
Tom Gunning (Préfacier)
EAN
9782825711705
Nombre de pages
360 pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0 cm x 16.0 cm x 2.2 cm
Poids
640 g

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