Plein chant, n° 78-79. Ivar Ch'vavar : un horrible travailleur : célébré par ses amis & complices

Ce que dit l'éditeur

Relisez la lettre dite du Voyant : vous y trouverez toute la poétique - et peut-être bien l'éthique - d'Ivar Ch'Vavar qui a choisi d'être parmi les horribles travailleurs annoncés par Rimbaud celui qui pourrait le mieux se confondre avec la silhouette si fortement esquissée par son maître le plus cher.

Pour ce faire, depuis plus de trente ans, Ivar Ch'Vavar anime groupes, revues, éditions, rencontres. Se fait l'instigateur, le catalyseur, l'accoucheur, le rassembleur, le collecteur des vocations marginales de tous les inventeurs d'inconnu qu'il croise au long de sa route et qui viennent alors mêler leurs travaux aux siens tout en se qualifiant eux aussi d'horribles travailleurs.

Mais ceci est schématique. Le bonhomme Ivar est bien plus complexe, tout à la fois provocateur forcené - un brin farceur, canulardier et mythomane, un brin écorché -, rhétoricien insolite, écrivain et homme de culture multiple à travers plus de cent pseudonymes (qui sont donnés ici), animateur plus qu'exigeant de toutes sortes de publications, défenseur et rénovateur acharné de la langue picarde dans laquelle il a produit nombre d'oeuvres et sur laquelle ses travaux sont multiples, - et par-dessus tout, n'ayons pas peur du mot, poète, poète véritable, sincère, scrupuleux autant qu'inspiré en un temps où le paysage poétique, quoique surpeuplé, peut nous sembler quelque peu désertique...

Ainsi présenté, chargé d'une lourde bibliographie, ayant juste dépassé la cinquantaine mais ignoré du grand nombre, Ch'Vavar pourrait apparaître comme un oublié du Parnasse. Par ce foisonnant dossier, la chaîne amicale de ses complices vient nous démontrer le contraire tout en le célébrant au beau milieu (au grand tournant ?) de son parcours.