La blessure du nom : une anthropologie d'une séquelle de l'esclavage aux Antilles-Guyane
Philippe Chanson
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurAu-delà des dichotomies recherche fondamentale - recherche appliquée et théorie académique - pratique politique, il s'agit pour l'anthropologie prospective d'explorer les voies d'une science engagée dans les évolutions et les enjeux sociétaux du 21e siècle. La collection anthropologie prospective entend mettre à disposition d'un large public des ouvrages concis - rédigés dans un style synthétique et enlevé - qui seront consacrés à des recherches contemporaines et inédites, reposant sur une connaissance et une expérience approfondies du terrain. Cette collection est dirigée par Pierre-Joseph Laurent. Olivier Servais et Anne-Marie Vuillemenot [professeurs à l'UCL et membres du LAAP. Laboratoire d'anthropologie prospective. Louvain-la-Neuve, Belgique]. Anonyme - Passavoir - Crétinoir - Trouabal - Dément - Comestible - Macabre - Zéro - Malcousu - Savon - Gouacide - Négrobar - Satan - Peccatus - Dangeros... Tels sont quelques-uns des centaines de noms d'état civil saugrenus, dégradants et injurieux, redonnés aux esclaves africains des Antilles et de la Guyane françaises libérés en 1848. Cette blessure identitaire, largement et curieusement occultée, suinte encore sur ces terres créoles travaillées par trois siècles d'histoire coloniale traumatique. Mais comment donc de tels noms ont-ils pu être attribués ? L'étude ethnographique que propose cet ouvrage, travaillée par de longues années de terrain, tente d'en entendre les réponses. Elle s'étaye tout à la fois sur le dépouillement de plus de 350 000 patronymes collectés dans ces départements français d'Outre-mer, des entretiens notamment avec quelques figures éminentes de l'intelligentsia créole (Césaire, Glissant, Pépin, Chamoiseau), le cumul de données historiques, culturelles, linguistiques, littéraires, ainsi que sur la mise en oeuvre d'une anthropologie dite `fictionnelle' et pourtant contemporaine. L'auteur, sensible au poids moral du nom, se penche d'abord sur le choc, la prégnance, la proportion, les causes et les avatars de cette problématique si délicate ; reconstitue ensuite les circonstances et conditions des processus d'attribution qui ont pu aboutir à de tels dénis ; dégage également les pratiques et parades cathartiques de résistances mentales et culturelles pour contrer l'affront du nom ; et termine en ouvrant la question de cette grave blessure également subie par les créoles de l'Île Maurice, tout en s'interrogeant sur une possible réparation du nom. |
RésuméCette étude ethnographique examine les noms d'état-civil dégradants ou injurieux donnés aux esclaves africains des Antilles et de la Guyane française libérés en 1848. Elle reconstitue les circonstances et les conditions des processus d'attribution qui ont donné lieu à ces manifestations de la négation de la personne humaine. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
26 juin 2008
Collection(s)
Anthropologie prospective
Rayon
Sociologie et anthropologie
EAN
9782872098606
Nombre de pages
160
pages
Reliure
Broché
Dimensions
19.0
cm x
13.0
cm x
0.9
cm
Poids
195
g
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