Le rire des libertins dans la première moitié du XVIIe siècle - Bruno Roche

Le rire des libertins dans la première moitié du XVIIe siècle

Bruno Roche

H. Champion | mars 2011
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Ce que dit l'éditeur

A priori rebelle à toutes les classifications, le rire émis par les « libertins » traduit une posture de supériorité. Les épisodes paradigmatiques des fictions comiques participent de la même attitude de distanciation lucide que celle qu'on remarque chez les érudits. Ce rire possède des enjeux philosophiques et idéologiques dont l'unité est à chercher dans le projet plus ou moins affirmé d'en finir avec la conception théologique de l'homme. Pour d'élémentaires raisons de sécurité, une telle visée devait se déployer sous le masque et le rire emprunter les voies plus retorses de l'ironie. De ces contraintes sémiotiques et rhétoriques, nos auteurs se sont étonnamment bien accommodés. Dans leurs oeuvres, la pratique de l'équivoque et le dédoublement des pôles de l'énonciation s'avèrent structurels. Solidaire de l'activité érudite, l'inspiration érotique, ce moteur élémentaire du comique qu'on croyait propre au libertinage de moeurs, entérine la thèse épicurienne de l'origine corporelle des idées et alimente la critique antithéologique. Rejetant toute forme de dualisme, les libertins pensent dans la continuité les activités corporelles et psychiques. Pourtant le rire ne se laisse jamais totalement absorber par sa mission. N'étant pas toujours corrélé à une parole claire et démystificatrice, il renvoie au-delà de l'expression rationnelle à des réactions qui donnent matière à des jeux poétiquement féconds. Mu par cette dynamique, le rire libertin évolue sans heurt de l'ironique à l'onirique et favorise une éthique et une esthétique de la jubilation. Par le rire, le libertinage trouve ainsi son ultime et paradoxal accomplissement dans le champ littéraire.

Résumé

Cet essai étudie le rire dans la littérature libertine. Il décrit ses enjeux philosophiques : en finir avec la conception théologique de l'être humain. Il prend le parti de démontrer que lorsque le comique n'est pas relié à un propos, il donne matière à des jeux poétiques féconds. Le rire libertin évolue alors de l'ironie vers l'onirique et favorise une éthique et une esthétique de la jubilation. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
24 mars 2011
Collection(s)
Libre-pensée et littérature clandestine
Rayon
Littérature généralités
EAN
9782745320926
Nombre de pages
622 pages
Reliure
Relié
Dimensions
24.0 cm x 16.0 cm x cm
Poids
1060 g