De dangereux édifices : Saussure lecteur de Lucrèce : les cahiers d'anagrammes consacrés au De rerum natura - Francis Gandon

De dangereux édifices : Saussure lecteur de Lucrèce : les cahiers d'anagrammes consacrés au De rerum natura

Francis Gandon

Peeters | décembre 2002
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Ce que dit l'éditeur

Le texte n'est pas le texte : c'est une «voix qui se cherche» (Hésiode). Mais nous, «hommes au mauvais langage» selon les Védas, ne l'entendons pas. Et si nous ne savions pas lire ? Si, plus exactement, nous ne savions plus lire ? Telle est la question qui semble avoir hanté Saussure au début de ce siècle, et l'a poussé à des recherches harassantes (quatre-vingt-dix-neuf cahiers !) entre 1905 et 1909, pour retrouver la mélodie perdue des textes, à travers la diffraction des syllabes d'un nom (puis d'un mot, enfin d'une séquence) : tels sont les Anagrammes.

Où commence le mystère est que l'insistance anagrammatique ne se superpose nullement à la gravitation vocale. Où il se poursuit, c'est en ce que les Anagrammes conjoignent l'immémoriale antiquité d'une tradition (indo-européenne) avérée, (même si manquée), à la modernité radicale de la psychanalyse naissante (la Traumdeutung paraît en 1900). Il se situent pleinement dans la langue (on soulignera les coïncidences étonnantes de la recherche avec la morphologie, et certains formulations énigmatiques du IIIe Cours, - concernant notamment la syllabe) et hors d'elle : s'adonnant à ces «jeux chinois», Saussure craint d'y «céder à l'idée fixe», de perdre sa réputation de savant. Il tourne le dos à une rhétorique générale que, de son côté, l'analyse légendaire dispose, conjointement avec l'oniromancie et la symptomatologie freudiennes.

Ce livre retrace le cheminement du chercheur : le Journal de ses intuitions, ses espoirs, ses doutes, ses certitudes, - jusqu'au silence d'avril 1909. Il replace la quête dans l'activité d'ensemble du savant : monographies, cours de linguistique générale, travaux de mythographie. Il la situe dans un paysage intellectuel scrupuleusement balisé. Par delà des considérations d'une technicité souvent rebutante, et non exemptes de contradictions (parfois flagrantes), il s'attache à suivre le fil d'une quête autant mystique que linguistique. Par surcroît il donne à lire le texte de Lucrèce (accompagné de sa traduction), et la façon dont le transfigurent les Cahiers (dont une part importancte est reproduite en fac simile).

Il en soumet la lecture à certaines épreuves (dont un test informatique), qui démontrent que le phénomène échappe à la «prison binaire» qu'évoquait Barthes (son/graphie, démontré/indémontrable...), et reste d'une implacable actualité : qu'il pose dans toute son acuité la problématique d'une écriture.

Resté largement méconnu, Saussure le sera-t-il moins après ce livre ? Une chose est sûre : on ne pourra, une fois ces pages refermées, conserver le même regard sur celui qui fut en linguistique, selon le mot de Benveniste, une «autre façon de commencer».

Résumé

Présente la lecture faite par Ferdinand de Saussure de l'oeuvre de Lucrèce, De rerum natura au début du XXe siècle, ainsi que l'énorme travail réalisé par ce linguiste dans sa recherche d'anagrammes dans la poésie latine archaïque, classique, homérique, védique et dans les textes latins en prose. ©Electre 2024

Caractéristiques

Auteur(s)
Éditeur(s)
Date de parution
2 décembre 2002
Collection(s)
Bibliothèque pour l'information grammaticale
Rayon
Linguistique française et étrangère
EAN
9789042910690
Nombre de pages
465 pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0 cm x 16.0 cm x 2.8 cm
Poids
950 g