Mes aventures : journal inédit de Paul-Emile Pajot (1873-1929) : marin-pêcheur et peintre de tableaux

Ce que dit l'éditeur

L'âme d'une communauté violente et fraternelle

Il n'a pas 8 ans lorsque son père disparaît en mer, une nuit de janvier 1881, avec 51 autres pêcheurs des Sables-d'Olonne. Et pas 12 ans lors de son premier embarquement. Entre-temps, un « hussard noir » de la République a donné à cet estropié affectif les moyens d'écrire le drame qui le hante. Et d'être la voix des marins-pêcheurs chaumois, un peuple de migrants que l'âge d'or de la sardine, du thon et des conserveries multiplie par quatre en l'espace de deux générations.

Dans ses Aventures demeurées inédites, illustrées d'un millier de gouaches, Pajot nous révèle l'âme d'une communauté violente et fraternelle, pauvre et solidaire. Dont la nécessaire témérité fracasse les voiliers sous les yeux épouvantés des leurs. Et qui réinvente le sacrifice de soi pour sauver ses frères en la personne du sauveteur. Et perd le chemin de ses églises paroissiales.

La Grande Guerre venue, cet enfant de la République qui voit en la France « le champion de la Liberté », bien que deux fois réformé, vit intensément le sacrifice des siens. Son indignation se déchaîne lorsque les sous-marins ennemis viennent couler les chalutiers sablais. Surtout, il résiste a sa façon à la déshumanisation qui désintègre les corps lorsque, des ombres d'humbles héros, par la magie de ses portraits, il recrée des personnes.