Histoire de Romainville : des temps antiques à la fin du XIXe siècle

Ce que dit l'éditeur

«L'histoire de Romainville, qui fait l'objet de ce volume, écrit Gabriel Husson (1838-1910) dans sa préface, est le fruit de longues et patientes recherches.» Et il est vrai qu'à la lecture de son ouvrage, qui apparaît comme une bible de la réalité romainvilloise, on est vite convaincu de la véracité de ses dires. On rencontre rarement, en effet, une œuvre de cette densité : écrite dans un style narratif, clair et précis, foisonnant d'informations et d'anecdotes, enrichie de plans, de croquis, de portraits, de photos et d'illustrations diverses et évoquant tous les aspects du passé de la cité. Ouvrant son livre sur une perspective topographique du territoire de la localité, qui se trouve à 8 km, à vol d'oiseau, des tours de Notre-Dame, l'auteur en distingue les deux parties, la plaine et le plateau (où est établie l'agglomération), il en étudie la composition géologique, évoque les localités environnantes (Noisy, Bagnolet, Montreuil...) les temps lointains, avant la présence des vignobles, où tout n'était que forêt, Romainville, mais aussi Vincennes, Bondy, Fontainebleau, Compiègne, Montmorency, l'ère néolithique pendant laquelle la région était déjà habitée et la période de l'occupation romaine.

Cet historien peu banal, premier magistrat de la cité, qui a été «à la tête d'une grande exploitation» (la carrière de Béthisy) et qui connaît parfaitement les hommes et les choses, sait aussi que le passé, même lointain, pèse sur le présent et que, dans ce domaine, rien n'est insignifiant : que ce soit l'ancienne villa gallo-romaine (domaine agricole, puis agglomération), l'organisation de la propriété romainvilloise à l'époque mérovingienne, l'évolution sociale du territoire sous le régime féodal et les nouveaux changements apportés à partir du XV^e siècle, à l'aube des temps modernes ; n'affirmant rien qui ne soit étayé par des ouvrages historiques recoupés et des documents certains, il nous présente l'étonnant testament de la dame Ermenthrude, une charte de 1347 avalisant la confiscation des biens d'un propriétaire romainvillois et un diplôme de carbonaro prouvant qu'on conspirait dans les bois de Romainville avant la Révolution : le signataire étant Robin du Clozeau, futur procureur de la commune, en 1793. Il nous montre, par ailleurs, que l'histoire de la ville s'est aussi constituée en marge des grands événements répertoriés ; elle a été illustrée localement par des personnages éminents, comme l'abbé Bourbon, Geneviève Aubin, l'abbé Houël et la famille Vassout, bienfaiteurs de la commune, ainsi que par les vieilles familles du pays et elle a été concrétisée par de nombreuses réalisations comme la mise en place de l'instruction publique, la vie intense de la paroisse et la création de la commune des Lilas ; ou encore, l'établissement du commissariat de police et de la circonscription judiciaire et l'activité agricole et industrielle ; en bref, par toute une réalité quotidienne que nous décrit ici minutieusement Gabriel Husson.