La foule criminelle : politique et criminalité dans l'Europe du tournant du XIXe siècle
Olivier Bosc
Versailles, Lyon 2ᵉ, Lyon 6ᵉ...
Ce que dit l'éditeurLa foule criminelle Politique et criminalité dans l'Europe du tournant du XIXe siècle Foule criminelle... L'image comme les mots frappent l'esprit. Une puissance d'évocation à la mesure des angoisses suscitées au XIXe siècle par l'émeute populaire, la manifestation, la grève générale. En France, cette image prend corps et sens grâce au livre d'un jeune criminaliste italien, Scipio Sighele (1868-1913) : La Foule criminelle. Jusqu'ici fiction d'écrivain (Goncourt, Maupassant) ou fantasme d'historien (Taine, Michelet), la foule devient simultanément objet sociologique et acteur politique. Dans la lignée des travaux de son maître Lombroso, Sighele illustre le caractère violent, barbare et atavique de la foule. La littérature de Zola, la pédagogie de Durkheim ou d'Alain et jusqu'au mouvement des intellectuels s'inspirent de cette découverte. Il faut civiliser la foule, devenir sa force guide au nom du Progrès. À l'opposé de celle du réactionnaire Gustave Le Bon, une psychologie des foules de gauche - restée jusqu'ici méconnue - émerge ainsi au tournant du XIXe siècle. Cependant, la crise de la fin de siècle et ses corollaires - banqueroute de la science, spectre de la dégénérescence - renversent l'image négative de la foule. Savants élitistes, darwinistes sociaux et précurseurs de la psychanalyse tirent d'autres leçons des théories sighéliennes : la foule est l'élite de demain ; sa violence est synonyme de jeunesse, de modernité, de capacité à rénover une société décadente. Bientôt les socialistes, à l'image de Sorel ou de Ferri, feront l'éloge de la « Sainte Canaille » et les nationalistes, Maurras et Corradini, loueront les vertus guerrières du peuple. Ils conflueront bientôt dans la synthèse fasciste, dont la criminologie positiviste permet l'émergence. La politique moderne s'apprête à ériger la foule criminelle en protagoniste historique. |
RésuméSous l'influence de penseurs italiens comme Sighele et Lombroso, puis français comme Le Bon et Sorel, la foule prend une place obsédante dans l'esprit des sociologues, politiques et moralistes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Au-delà de son caractère criminogène, elle incarne désormais le désordre et il convient de la canaliser, de la pacifier. Ce sera le rôle du leader. ©Electre 2024 |
Caractéristiques Auteur(s) Éditeur(s) Date de parution
26 septembre 2007
Collection(s)
Histoire
Rayon
Histoire de l'Europe
Contributeur(s) Jacques Julliard
(Préfacier) EAN
9782213633770
Nombre de pages
502
pages
Reliure
Broché
Dimensions
24.0
cm x
16.0
cm x
cm
Poids
688
g
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